Les sapinières à Brassaget
A en voir les documents ci-joint déjà en 1793 le port de Brassaget était en activité.
On fabriquait des barges appelées sapinières avec le bois des montagnes environnantes au dessus d’Auzon et de Jumeaux jusqu'à Champagnac et ste Catherine.
Jusqu'en 1854, date de l'arrivée du chemin de fer à Brassac-les-Mines, l'Allier fut le seul moyen d'expédition possible. Les sapinières, immenses bateaux construits dans les ateliers de Brassaget, transportaient jusqu'à Paris le charbon, mais aussi le vin ou encore le chanvre. La navigabilité de la rivière, jusqu'à la Loire, était parfois incertaine. Le voyage se terminait parfois bien avant Paris, par naufrage : les barrages, naturels ou artificiels, compliquaient sérieusement la tâche des mariniers. Mais les marchandises trouvaient aussi parfois preneur en cours de route.
Grâce au canal de Briare ouvert en 1644, les sapinières passaient de la Loire vers la Seine, et de là remontaient sur Paris avec leur cargaison. D'autres allaient vers Orléans ou Nantes, en suivant la Loire. Une fois arrivées à bon port et amarrées, et une fois les marchandises vendues, les sapinières finissaient démantelées en bois de chauffage, ou en bois de charpente. Puis, les mariniers rentraient à pied à Brassac-les-Mines, avec l'argent cousu dans la doublure de leur blouse. Une fois rentrés, ils construisent un autre bateau, le chargent de nouveau puis repartent vers Paris. Les mariniers ou leurs ouvriers qui ont gagné suffisamment d'argent s'installent à Paris comme bougnats.
Les bougnats parisiens, spécialistes auvergnats en "Vin, Bois et Charbons", trouvent ici leur origine, et c'est de là que commence la légende des Auvergnats de Paris.
Saint-Nicolas est le patron des mariniers. Point nautique sur le vaste plan d'eau du Port, sa statue ornait un coin du mur de la place Saint-Nicolas à Brassac-les-Mines. Elle disparut en 1903-1904.
Certains mariniers sont devenus pêcheurs au filet lorsque le chemin de fer a fait disparaître les transports fluviaux. L'Allier a été rayée de la liste des voies navigables et flottables par décret du 27 juillet 1957.
Ces sapinières étaient remplies dans un premier temps de produits régionaux et du vin car à cette époque l’Auvergne produisait du vin puis avec les exploitations minières du 19éme siècle celles-ci transportaient du charbon.
Ces sapinières ainsi remplies naviguaient grâce aux chemins de halages le long des cours des rivières en direction de Paris tout d’abord par l’Allier puis par la Loire et enfin elles empruntaient le canal de Briare * pour relier la Seine qui lui a été construit en 1642 on peut aussi imaginer que le port de Brassaget a commencé à fonctionner à cette époque.
Les barges partaient en convoi afin de pouvoir s’entraider et de décourager les voleurs.
Arrivée à Paris les bateliers vendaient la marchandise et démontaient les barges pour vendre le bois afin que les parisiens puissent se chauffer.
Ensuite ils s’en retournaient en Auvergne toujours en groupe avec le fruit de leur cargaison .
De ce port il y avait une navette de passeur qui permettait de relier Brassac à Vézézoux.
*Canal de Briare
(1642/1895)
Le Canal de Briare est long de 57 km et il comporte 38 écluses.
Il relie le sud du Canal du Loing, près de Montargis, à la Loire à Briare.
Il a été le premier canal à bief de partage en
Europe, assurant la liaison entre deux bassins versants avec le problème de l’alimentation en eau au point le plus haut : un système complexe de lacs et de petits canaux a permis d’y remédier
. En 1895 une usine élévatoire refoulant l’eau de la Loire a renforcée ce dispositif.
L’échelle de Rogny(1642) comporte 7 écluses: elle était la première construite en France.
Elle rattrape une différence de niveau de 24 m. Elle est classée monument historique.
Voyage de Monnet dans la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme, 1793-1794 / publié par Henry Mosnier -impr. de M.-P. Marchessou (Le Puy)-1875 Informations détaillées
Livre en mode image et en mode texte, recherche plein texte disponible
-
- Tout y sent, d'ailleurs, la plus grande misère et je dus y être bien accueilli, lorsque les habitants virent que je faisais tous mes efforts pour animer leur industrie et les rendre participants des grands profits que procure aux habitants de Brassac, de Brassaget et de Jumeaux, le commerce des bateaux Monnet, accompagné de sa fille, partit donc pour 1'Auvergne, dans les premiers mois de l'année 1793, et- vint se fixer à Brassaget, petite localité voisine de Brassac Je fis d'abord quelques difficultés, en objectant mes grandes occupations qui, en effet, n'étaient pas petites car alors malgré que la saison fût très avancée, je faisais construire un cllen1in et un pont et, en même temps, déblayer un port au-dessous de la petite ville d'Auzon (1), pour déposer les bois propices à la construction des bateaux
Extrait 1 :
Extrait 2 :
Extrait 3 :
Voici un exemple d'extarit qui se trouve à la fin de l'article pour ceux qui veulent approfondir les recherches.
Mémoire sur le projet du chemin de fer de l'Allier de Nevers au bassin houiller de Brassac... / [signé Victor Reytier et Cie] -impr. de F. Locquin (Paris)-1838 Informations détaillées Livre en mode image et en mode texte, recherche plein texte disponible
-
- 39 Quant au point d'arrivée, au lieu de s'arrêter au confluent de l'Alagnon , ainsi qu'on le projetait pour le canal, il a paru plus convenable de pénétrer jusqu'au centre des exploitations houillères, avec d'autant plus de raison que le port de Brassaget, oit s'arrête la ligne du chemin de fer, est l'origine de la navigation à laquelle on veut suppléer, et qu'il y avait utilité a réduire, autant que possible, la distance que doivent avoir à parcourir par le roulage, les transports de la contrée L'Allier commence à être flottable en trains au village de St-Arcons (HauteLoire), et navigable au port de Brassaget, commune de Brassac (Puy-deDôme , à la limite de ces deux départemens. D'après le tableau des distances dressé pour la perception des nouveaux droits de navigation , en conformité de la loi du 9 juillet 1836, rétendue des parties flottables et navigables comprend : la première 11 distances, et la seconde 41 (1 55 50\" d'ouverture, le tracé s'appuie sur le flanc des coteaux, traverse par une tranchée de 1181,5.4 de profondeur, le coteau de la Roche, au delà duquel il est établi en remblai sur les grèves de l'Allier, s'infléchit ensuite par deux courbes de 800\" de rayon pour éviter le hameau de Théron, contre lequel il passe, et, se tenant toujours au coteau, parallèlement au chemin de Brassac, il arrive au port de Brassaget, au niveau du sol, sur un palier horizontal de 1, 762met enfin de ce dernier
Extrait 1 :
Extrait 2 :
Extrait 3 :