Sarcophages et autres vestiges
1927 - Des travaux de terrassement actuellement en cours d'exécution à Aubière pour l'établissement du "tout à l'égout", viennent de mettre à jour d'intéressants vestiges.
A environ 2 mètres 50 du portail nord de l'église, les terrassiers retirèrent, à partir de 50 centimètres de profondeur, une quantité importante de fragments de tuiles à rebords (tegulæ) et de marbre blanc paraissant avoir appartenu à des fûts de colonne, le tout mélangé à des ossements humains. On était là sur l'emplacement d'un ancien cimetière.
Continuant leurs travaux, les ouvriers ne tardèrent pas à exhumer à un mètre 10 de profondeur un certain nombre de pierres en arkose et en granit de moyen appareil, appartenant à des vestiges de substruction. Le sol remanié jusqu'à 2 mètres 50 de profondeur permet de supposer que l'on se trouvait sur l'emplacement d'un édifice antique entièrement détruit.
A 1 mètre 30 de profondeur furent rencontrées six sépultures intactes, ayant la forme d'un bac rectangulaire renversé, formées de dalles en basalte placées sur champ et de bout à bout et recouvertes d'autres dalles de la même nature ; toutefois, l'une d'elles était formée d'un fragment de marbre blanc de 4 centimètres d'épaisseur.
Ces tombes étaient exposées à la manière des anciens, La tête à l'aspect d'orient ; dans trois sépultures, elle reposait sur une tuile à rebords. Les eaux d'infiltration les avaient envahi de terre boueuse, et les ossements étaient de ce fait en très mauvais état de conservation.
Comme dans la plupart des cas de ce genre, les ouvriers les ont saccagées et ont également brisé les quelques vases disposés à l'intérieur de ces sépultures et qui constituaient le mobilier funéraire. Nous nous sommes donc bornés à retirer de ces débris les fragments qui nous ont paru les plus intéressants.
Ils appartiennent pour la plupart à des vases à panse, à col largement rabattu sur les bords, formés d'une poterie grise d'une certaine finesse et de faible épaisseur, sans engobe ni couverte, de dimensions variant entre 15 et 25 centimètres de hauteur ; quelques fragments sont ornés de cercles concentriques incisés à l'ébauchoir.
Aucune pièce de monnaie, aucun fragment de cette belle poterie rouge vernissée, à décors en relief, caractéristique de la belle période gallo-romaine n'y furent trouvés.
Peut-être pourrait-on, en se basant sur la nature des vases attribuer la date de ces tombes à une époque voisine du Ve siècle, marquée par la diffusion du christianisme en Auvergne et, surtout, caractérisée par la décadence romaine et l'invasion des barbares.(1)