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Une triste page d'histoire dans le village de Narnhac

Le 9 juillet 1944, cinq maquisards ont été tués et le maire, Antoine Aldebert, ainsi qu’une autre personnalité de la commune, Bertrand Vidalenc, ont été fusillés devant la population. Une stèle commémore cet événement...

La commune a été marquée par la seconde guerre mondiale. Le 9 juillet 1944, cinq maquisards ont été tués. Le maire, Antoine Aldebert, 69 ans, ainsi qu'une autre personnalité, Bertrand Vidalenc, 43 ans, père de trois enfants, tous deux considérés comme pourvoyeurs des maquis sont arrêtés. Après avoir été longuement interrogés à la mairie, ils sont exécutés en début de soirée, devant la population.

Une triste page d'histoire dans le village de Narnhac
Une triste page d'histoire dans le village de Narnhac

Né le 11 mai 1901 à Narnhac (Cantal), exécuté le 9 juillet 1944 à Narnhac (Cantal) ; instituteur ; résistant MLN (ex MUR), homologué RIF et DIR.

Bertrand Vidalenc était le fils de Gabriel Antoine Vidalenc, propriétaire et cultivateur à La Parro, marié le 4 mai 1895 avec Marie Don, cultivatrice née à La Parro, fille de maçon. Il avait trois sœurs et trois frères nés entre 1895 et 1906. Comme nombre de ses compatriotes il avait émigré à Paris et il semble qu’il y ait été instituteur. Marié à Narnhac le 20 octobre 1923 avec Marie Anna Malbo, originaire de Sept-Fonts, commune de Thérondels (Aveyron), il s’y réfugie pendant la seconde guerre mondiale. Engagé dans la Résistance avec le MLN (ex MUR), il a participé à plusieurs actions et a participé à la mobilisation des maquis de La Margeride.
Après l’évacuation du Réduit de la Truyère, les compagnies de Résistants se dispersent puis tentent de se réorganiser pour l’action de harcèlement contre les troupes allemandes, explique Jean Favier. Le Maquis Philippe (une douzaine d’hommes) est chargé du terrain de parachutage de Peyre-Brommat. Après l’accrochage du 3 juillet à Pailherols au cours duquel une section de reconnaissance se fait attaquer par des miliciens qui tuent deux hommes et en blessent un autre, le Maquis Philippe tient les Quatre-Routes de Narnhac. Le 8 juillet trois colonnes ennemies regroupant 1600 Allemands et miliciens convergent vers la vallée de Brezons. Après l’occupation du Bousquet, c’est à Lustrande où des éléments de la 43ème compagnie de FFI sont retranchés que sont tués cinq maquisards et deux civils. Les fermes sont incendiées. Les Allemands fouillent le terrain, recherchent les isolés puis déclenchent vers 13 heures une reconnaissance en force sur Narnhac tandis qu’une seconde reconnaissance aérienne survole la région.
Une nouvelle patrouille essayant de s’infiltrer vers Lagarrigue de Malbo est interceptée par la 42ème qui en milieu d’après-midi se trouve à nouveau soumise à la pression de l’ennemi débouchant de Pont-La-Vieille. Alors qu’elle vient de stopper et s’apprête à contre-attaquer, elle voit surgir de Vigouroux plusieurs véhicules adverses et doit se replier sur Narnhac puis plus tard, vers Paulhenc pour éviter l’encerclement. Quatre maquisards sont surpris par la colonne allemande aux Quatre-Routes, deux sont abattus, Marie, Michel Bémer et André Saurel. Les efforts de l’ennemi convergent vers Narnhac évacué par la population et par les maquisards.
Le lendemain 9 juillet, dès l’aube, les Allemands reprennent la fouille du terrain, procèdent à la récupération du butin sans omettre de piller et d’incendier fermes et hameaux suspectés d’avoir hébergé des maquisards et aussi de fusiller plusieurs civils. C’est ainsi qu’Antoine Aldebert, 69 ans, maire de la commune, et Bertrand Vidalenc, 43 ans, père de trois enfants, considérés comme pourvoyeurs des maquis sont arrêtés à Narnhac. Après avoir longuement été interrogés à la mairie, ils sont exécutés en fin de soirée.
Les instituteurs de Narnhac, Antonin Clergial et sa femme Blanche Romieu, témoignent : « Sans savoir ce qui se passe, la population est avertie par le garde que tous les hommes de 18 à 60 ans doivent se rassembler le soir à 7 heures devant la Mairie, sous le prétexte d’écouter, oh comble de l’ironie !! une conférence sur la discipline. A sept heures du soir [ils] voient la porte de l’école s’ouvrir brusquement et livrer passage à MM. Aldebert et Vidalenc, escortés de sentinelles allemandes. Tous comprennent aussitôt et regrettent amèrement d’être venus. Silencieusement le triste cortège, sous la conduite de ses gardes, se met en route vers l’endroit désigné pour l’exécution, une prairie près du cimetière. Les deux hommes placés devant un tertre se découvrent lentement. Après lecture de la condamnation, le peloton d’exécution se met en place, tandis que l’on bande les yeux de ceux qui, quelques instants plus tard, au commandement du rituel "Feu !" tomberont sans proférer un mot, en faisant preuve jusqu’au dernier moment d’un courage admirable. "Avertissement à ceux qui voudront prendre les armes contre l’Allemagne" Telles sont les paroles que prononce l’officier commandant le peloton lorsque la triste besogne est achevée. Ordre est donné ensuite d’enterrer les victimes dans le délai d’une heure. Les hommes spectateurs horrifiés de la scène qui vient de se dérouler baissent les yeux. Excités par l’odeur de la poudre et la vue du sang, les soldats allemands reviennent dans la maison où Mme Aldebert, éplorée, vient d’apprendre la triste nouvelle. Déchaînés, ils pillent la maison, saccageant tout sur leur passage et, sans tenir compte du deuil cruel qui frappe la famille, avec des rires cyniques, ils ouvrent le poste pour laisser entendre une musique bruyante. Mme Aldebert, à bout, quitte sa maison avec son vieux père. »
Bertrand Vidalenc figure sur la liste des tués des MUR du Mont Mouchet, 4e Bataillon. 42e Compagnie.
La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès de Bertrand Vidalenc.
Le nom de Jean Marie Bertrand Vidalenc est inscrit sur le monument des fusillés à l’entrée de Narnhac, sur la stèle de La Cartalade érigée sur le lieu du massacre et sur le monument aux Morts de la commune. Il figure également sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal), sur le monument commémoratif des instituteurs devant l’école normale (ESPE) d’Aurillac, sur le Monument commémoratif départemental de Murat (Cantal) et sur la plaque commémorative dans l’église de Murat.
Source du texte

Né le 10 octobre 1885 à Narnhac (Cantal), exécuté sommairement le 9 juillet 1944 à Narnhac (Cantal) ; cultivateur ; maire ; résistant homologué DIR.

Antoine Aldebert était le fils de Louis Aldebert, cultivateur né à Pailherols (Cantal) et de Marie Coudy, cultivatrice née à Espert, commune de St-Martin-sous-Vigouroux (Cantal). Il avait trois sœurs et six frères dont l’un Antoine, avait été tué au Bois Saint-Mard à Tracy-le-Mont (Oise) le 28 mars 1915. Après son service militaire au régiment d’infanterie d’Aurillac, il s’est marié à Paris (9ème) le 10 octobre 1913 avec Marie-Amélie Péronnet, originaire de Narnhac également. Il était établi Rue de Provence lorsque la Première Guerre Mondiale débuta. Mobilisé, il fut blessé une première fois le 27 novembre 1916, accidentellement par un camarade pendant l’exercice, puis une seconde fois le 9 mars 1917. « Bon soldat ayant toujours eu une belle conduite au feu » peut-on lire dans son dossier militaire. Démobilisé, il retourne à Paris comme marchand de vin et débitant de tabac sur le Boulevard Diderot dans le douzième arrondissement. Après 1923 le couple se retire à Narnhac et exploite la ferme familiale de La Serre. Maire de Narnhac, il s’engage pour la Résistance en fournissant de faux papiers aux réfractaires du STO. Les précieuses pièces d’identité sont cachées par l’institutrice de Nouvialle, Fernande Souquière, dans la salle de classe de l’école.
Après l’évacuation du Réduit de la Truyère, les compagnies de Résistants se dispersent puis tentent de se réorganiser pour l’action de harcèlement contre les troupes allemandes, explique Jean Favier. Le Maquis Philippe (une douzaine d’hommes) est chargé du terrain de parachutage de Peyre-Brommat. Après l’accrochage du 3 juillet à Pailherols au cours duquel une section de reconnaissance se fait attaquer par des miliciens qui tuent deux hommes et en blessent un autre, le Maquis Philippe tient les Quatre-Routes de Narnhac. Le 8 juillet trois colonnes ennemies regroupant 1600 Allemands et miliciens convergent vers la vallée de Brezons. Après l’occupation du Bousquet, c’est à Lustrande où des éléments de la 43ème compagnie de FFI sont retranchés que sont tués cinq maquisards et deux civils. Les fermes sont incendiées. Les Allemands fouillent le terrain, recherchent les isolés puis déclenchent vers 13 heures une reconnaissance en force sur Narnhac tandis qu’une seconde reconnaissance aérienne survole la région.
Une nouvelle patrouille essayant de s’infiltrer vers Lagarrigue de Malbo est interceptée par la 42ème qui en milieu d’après-midi se trouve à nouveau soumise à la pression de l’ennemi débouchant de Pont-La-Vieille. Alors qu’elle vient de stopper et s’apprête à contre-attaquer, elle voit surgir de Vigouroux plusieurs véhicules adverses et doit se replier sur Narnhac puis plus tard, vers Paulhenc pour éviter l’encerclement. Quatre maquisards sont surpris par la colonne allemande aux Quatre-Routes, deux sont abattus, Marie-Michel Bémer et André Saurel. Les efforts de l’ennemi convergent vers Narnhac évacué par la population et par les maquisards.
Le lendemain 9 juillet, dès l’aube, les Allemands reprennent la fouille du terrain, procèdent à la récupération du butin sans omettre de piller et d’incendier fermes et hameaux suspectés d’avoir hébergé des maquisards et aussi de fusiller plusieurs civils. C’est ainsi qu’Antoine Aldebert, 69 ans, maire de la commune, et Bertrand Vidalenc, 43 ans, père de trois enfants, considérés comme pourvoyeurs des maquis sont arrêtés à Narnhac. Après avoir longuement été interrogés à la mairie, ils sont exécutés en fin de soirée « pour avoir porté les armes contre l’Allemagne », selon l’officier allemand qui, publiquement, avait donné lecture de la sentence. Après l’exécution Madame Aldebert reçut l’ordre d’évacuer sa maison, ainsi que son père, très âgé et aveugle, pour laisser la place aux exécuteurs de son époux.
La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès de Antoine Aldebert.
Le nom d’Antoine Aldebert est inscrit sur le monument des fusillés à l’entrée de Narnhac et sur la stèle de La Cartalade érigée sur le lieu du massacre. Il figure également sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal).
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