Il était une fois la foire de Noël à Brioude

Haute-Loire.

Les anciennes foires aux bestiaux de montagne et de plaine autorisées par le roi ont, aujourd’hui, laissé la place aux marchés de Noël qui peuvent fleurir sans autorisation hormis celle de se déclarer en préfecture.

L’histoire des foires se confond avec celle de nos contrées. Principalement agricoles, autrefois, elles étaient très nombreuses. voyant accourir paysans éleveurs et maquignons. Ces événements étaient souvent l’occasion d’une bonne « bouirade » : les paysans descendaient à la foire sur le char à vaches, et passaient la journée sur place, fréquentant le foirail mais également les cafés. Puis le soir venant, souvent fatigués de l’expédition, ils se couchaient dans le char. Et l’attelage de bœufs les ramenait à domicile.

Un lent déclin après 1820

Parallèlement à leur aspect festif, les foires avaient une réelle portée économique. Leur organisation a d’ailleurs rimé avec le développement des estaminets, cafés et auberges où les vendeurs et les acheteurs dépensaient leur argent

En 1823, on négociait aussi les brebis, agneaux et moutons ,bovins et volailles sur les foires. En 1860 leur nombre était important, puis ce fut le lent déclin entre 1870 et 1914. Dans les années 1930, nombre de rendez-vous ont disparu. L’avènement des camions et des automobiles a permis aux maquignons de s’approvisionner directement chez les éleveurs. S’est en suivie alors une certaine désaffection.

Dans l'article quelques éléments d'histoire tirés de journaux d'époque.

A la foire de Brioude

Brioude, 25 Déc 1926. — Ia grande foire de Noël qui s'est déroulée à Brioude par dix degrés de froids n'en a pas moins été fort animée. On a assisté à un véritable effondrement des cours sur la viande de boucherie. Voici quelques-uns des cours pratiques : moutons, 2 fr. 25 la livre au lieu de 3 fr. 50 il y a 8 jours. Boeufs : 2 fr. la livre ; vache : I fr.70 ; veau 3 fr. et il n'y a pas de « tirage » entre acheteur et vendeur.

Une belle vache laitière se liquidait à 1.500 francs au lieu de 3.000 dernièrement. Le porc seul n'a pas baissé

BRIOUDE La FOIRE DE NOËL 1932. — La grande foire de Noël a Brioude, favorisée par un temps quasi-printanier, n’a été ouverte, en raison de la fièvre aphteuse qu’aux animaux destinés à la boucherie, qui devaient être accompagnés du laissez-passer règlementâire délivré 1 par les vétérinaires désignés. C’est ! une grosse perte pour les éleveurs ; aussi les foirails de bovins, ovins, porcins et caprins étaient-ils peu fournis. Bœufs, 2 fr. 60 à 2,80 ; veaux, 3 fr. à 3,59 ; porcs, 3,60; agneaux, 1,50 à 2 fr., au kilo; brebis, 100 à 120 fr. pièce. Par contre, le marché à la volaille regorge»lit d’oies, de dindons et de poulets qui ont été enlevés assez rapidement. On constate une baisse sensible sur les animaux ci-après : poulets, 20 à 39 fr. la paire ; oies de 9 à 10 livres, 35 à 40 fr. ; même couts pour les dindons ; lapins, 2 à 3 fr. la livre; lièvres, 6,50 à 7 fr. la livre. Mercuriale sans changement sur les œufs, 9 et 10 fr. la douzaine; le beurre 7,50 à 8 fr. la livre. En résumé la foire du Noël de Brioude a été marquée par une baisse importante sur toutes les denrées.