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Gravure réalisée fin du 19eme siècle et représentant le château de Sélamines .
A l'emplacement de ce château on trouvera au début du 20eme siècle un important complexe minier que vous retrouverez sur la photo suivante.
Vous verrez l'histoire de l'époque du château jusqu'aux mines.
Cet article a été réalisé grâce à la collaboration de Gérard de La Combelle que je remercie encore.
Documents fournis par Gérard
Ci joint-ses commentaires
En P.J.,extrait d'une vente passée entre Jean Sadourny-Bardy et Emile François Joseph Sarauste de Menthières,conseiller de Préfecture
demeurant à Aurillac (et époux de l'héritière de Maurice Sadourny du château de Sellamines),en 1867,donc sept ans après la mort du châtelain ,époque où ceux-ci ont commencé à vendre les mines à la compagnie et le domaine aux paysans-mineurs pour certains
C'est Sadourny lui-même qui a vendu
en 1840 et il est mort en 1860 , les héritiers ont vendu le château et le domaine 1867.
Le gisement comprend plusieurs couches qui sont du mur au toit, la veine de Bure, la veine Verrerie, la veine de Sole et la veine Combelle. On y exploite un charbon maigre à 8-9% de MV. Il est faiblement grisouteux mais peut présenter des dégagements instantanés.
La veine de Bure est inexploitable, les autres sont constituées par 2 à 4 bancs de charbon séparés par des intercalations de schistes, de gores et de grès. Les veines de Sole et Combelle constituent un faisceau de couches exploitées tandis que la veine Verrerie constitue un faisceau faisant l'objet d'une exploitation indépendante du premier du fait de l'intercalation stérile d'environ 60 m qui les sépare. La direction des couches d'abord est-ouest s'infléchit vers le sud-ouest pour rejoindre la concession contiguë de Charbonnier.
A l'est le gisement est limité par une faille nord-sud du terrain primitif. Entre cette faille limite et le plissement principal, le gisement est affecté par 3 plis logés entre deux pintes de terrain primitif. La partie est du gisement compris entre la faille limite et les 3 plis a une longueur de 1.000m ; elle constitue le siège des Graves. La partie centre du gisement affecté en partie par les plis constitue le siège de Basse-Combelle ; la partie sud-ouest est la région de Bayard. Le pendage des couches est de 35 à 50° dans la région de Cellamine et des Graves, 70° dans la région de Basse-Combelle et 50° dans la région Bayard.
Un petit peu d'histoire sur la mine de La Combelle
En 1863, la compagnie des mines de Brassac exploite le bassin de La Combelle par trois puits[1] : le puits d'Orléans qui exploite la couche de la Verrerie entre 264 et 205 m, le puits de Verrerie qui exploite la même couche entre 205 m (travaux à cette époque à 50 m du jour) et le jour et le puits de la Ronzière (étage inférieur à 178 m) qui sert à l'extraction du trop plein du puits de la Verrerie qui ne peut être amené au niveau 205 ; il ne sert que l'hiver et doit cesser toute activité d'extraction.
Au puits d'Orléans les travaux ont un développement de 600 m, la galerie de roulage est au niveau 264. Le charbon abattu est amené à cette galerie au moyen de plans et de cheminées puis conduit à un faux puits (bure) qui le descend au niveau 325 m d'où il est mené au puits d'extraction par un TB. Un TB est en cours de creusement au niveau 264 pour éviter ce transfert. Au puits de la Verrerie, les travaux ont un développement de 1.000 m ; sur une longueur de 700 m le massif est enlevé jusqu'au jour. Le charbon provenant de la partie Ouest du puits est desservi par 2 chevaux et 1 plan, mais la prolongation de ce plan doit permettre la suppression des chevaux. A l'Est les travaux sont desservis par 5 chevaux et un plan. Afin d'améliorer l'extraction, une nouvelle recette est envisagée à ce puits à 50 m en dessous de la précédente entièrement desservie par des plans inclinés.
Les 3 puits communiquent ensemble par des cheminées. Tous les ouvriers du puits de la Verrerie descendent et remontent par le puits de la Ronzière. Ceux du puits d'Orléans passent par ce puits. L'épuisement se fait presque complètement par le puits d'Orléans.
La production est de 250 bennes à Orléans, 300 bennes à Verrerie et 30 bennes à Ronzière.
Le rapport précise : « les travaux des champs n'employant pas les ouvriers à cette époque [décembre], ils travaillent continuellement à la mine. Pendant 7 mois de l'année une partie du personnel manque et ( l'effectif) est réduit d'environ d'un tiers, chiffre que l'on a même beaucoup de peine à atteindre pendant certains mois : moisson, vendanges ». Cette baisse du personnel entraîne une élévation du prix de revient « qui enlève souvent le bénéfice que l'on pourrait faire pendant les mois d'hiver ».
Chaque puits est doté d'une machine : qui permet l'extraction, les mouvements de personnels, la descente des remblais et l'exhaure. La Verrerie possède deux chaudières de 10 m de long, Ronzière, une de 9 m et Orléans deux de 14 m et une 3ème est prévue. Le chevalement du puits de la Verrerie est neuf ; celui du puits d'Orléans, ancien, doit être remplacé. La Verrerie et Orléans sont dotés d'une cage guidée et d'un crible et lavoirs. Le matériel roulant se compose de bennes de 4 hl pour le service intérieur et le transport au quai de chargement, de chariots pour le transport des menus au lavoir. La production pour 1862 est de 413.700 quintaux métriques.
En 1886, la mine est en déclin depuis plusieurs années ; on n'y travaille que 4 jours par semaine du mardi au vendredi. Les ingénieurs des mines donnent deux explications : d'une part l'existence sur le carreau de stocks considérables de charbons anthraciteux d'écoulement difficile (52 % de la production sont des menus qui trouvent difficilement preneur, les gros ne représentent que 3 % de l'extraction), et d'autre part à l'épuisement de l'étage 264-287 et à l'impossibilité pour les exploitant d'organiser des dépilages au niveau 365 déjà tracé mais qui a rencontré à partir de 325 d'anciens travaux complètement inondés et qu'il faudrait assécher. Or la machine du puits Basse-Combelle serait insuffisante pour mener de front l'extraction et l'exhaure. Mais les moyens de la société ne permettent pas d'acheter une machine plus puissante nécessaire. Tout l'épuisement se fait par le puits d'Orléans.
Le circuit d'aérage des travaux est le suivant : l'air descend par le puits de la Basse-Combelle et remonte par le puits de la Verrerie sur lequel a été installé un ventilateur mécanique (qui ne fonctionne qu'en cas de besoin).
En 1887, bien que cette concession soit très étendue, elle ne comprend que sur l'étage inférieur, mais son exploitation a pris un développement considérable. Les principales couches sont :
* la couche de la Cure (inférieure), de 0,52 à 1 m d'épaisseur, de qualité médiocre ;
* les couches de la Verrerie qui comprennent elles-mêmes, la Grande Veine et la veine de Forge (1,50 à 3 m d'épaisseur) ;
* le système de Combelle avec la veine de la Sole (0,80 m) et la grande veine Combelle (3 à 4 m) ;
* enfin la couche de Toit (0,50m).
Les principaux travaux ont porté sur la couche Verrerie et le système de Combelle. Les charbons sont des demi-gras pour la zone nord allant jusqu'à l'anthracite au sud-ouest. Trois grands puits desservent les travaux : les puits Basse-Combelle et d'Orléans pour les mouvements de personnel, l'extraction et l'épuisement et le puits le puits Verrerie qui sert ) l'aérage avec le puits Basse Combelle. Le puits Verrerie est équipé d'un ventilateur. Le puits de Basse-Combelle possède entre les niveaux 365e et 287, une cloison étanche isolant un compartiment d'aérage. La mine n'est pas grisouteuse.
En 1887 les travaux portent sur les étages 264/287 et 325/365[2]. A l'étage 264/287, où il ne reste qu'un petit massif à prendre, 10 piqueurs sont occupés dans des rabattages en Grande Veine et 8 en veine de Forge. Ces travaux donnent beaucoup de menus qui sont laissés dans les remblais. A l'étage 325/365, on poursuit des traçages au niveau 365 dans la Grande Veine de la Verrerie, puis un TB pris à partir de cette galerie a atteint la veine de Forge et la Grande Couche. Au niveau 325, on réalise un assèchement par une galerie partant du puits de Basse-Combelle. La machine du puits de Basse-Combelle a été remplacée par une plus puissante (achetée d'occasion et très fragile) pour assurer à la fois extraction et épuisement. L'essentiel de l'extraction se fait toujours par le puits d'Orléans (Orléans extrait 200 bennes par jour et Basse-Combelle, 60 bennes de 400 kg de charbon brut).
Les travaux de La Combelle, mal conduits par les liquidateurs de la société des mines de Brassac, sont mis en chômage le 15 août 1888 (l'entretien et l'épuisement de l'étage 325 étant maintenus), la mine occupait alors 16 mineurs, puis totalement arrêtés en juin 1889. La plupart des ouvriers se recasés dans les autres exploitations du bassin.
Après l'acquisition par CFD et sous la direction de Paul Fayol, la reprise de l'exploitation se fait rapidement ; malheureusement, le puits d'Orléans, le plus moderne mais dont les ennuis ont été nombreux, s'écroule définitivement pendant son dénoyage.
Les travaux reprennent en 1892. Le puits de Basse-Combelle a été entièrement rénové (machine refaite, nouveau chevalement) et son assèchement est achevé en ami 1893. Les anciens puits Verrerie et Sellamine sont également remis en état, approfondis et équipés Par ailleurs les travaux de recherche de Sellamine sont poussés à 100 m de profondeur
En 1894, les travaux du quartier Basse-Combelle sont compris entre les étages 325 et 365 ; ils ont été mis en communication avec le puits de retour d'air de la Verrerie (205 m de profondeur). Le muraillement du puits de Sellamine est terminé.
En 1894, un atelier de criblage et de lavage raccordé au réseau PLM est mis en service puis en 1896 une usine d'agglomération, en 1897, des ateliers magasins et bureaux.
La concession de La Combelle comprend dorénavant deux sièges distincts :
* Le siège de Basse-Combelle en couches Combelle et Verrerie.
* le siège de Sellamine (105 m) en couche Combelle.
Le champ d'exploitation de Sellamine comprend deux étages limités par les niveaux 80, 100 et 130 m. Le premier étage 80/100 m est à peu près entièrement dépilé (couche de 3 m d'épaisseur). Le deuxième étage (100/130 m) est le plus actif. Le circuit d'aérage est le suivant : l'air entre par le puits de Sellamine et sort par un puits de recherche de 40 m de profondeur à 60 m du premier et sur lequel a été installé un ventilateur Martin utilisé en tant que de besoin.
En 1895 on extrait 88 tonnes par jour de Sellamine et 97 tonnes de Basse-Combelle, soit 185 t/j.En 1895, est installé à Sellamine un atelier d'agglomération traitant 5 tonnes par heure, pour la fabrication de boulets.
La veine Verrerie comporte 3 bancs exploitables dans la partie centrale du gisement : banc du toit, veine intermédiaire et banc du mur. La veine de Sole n'existe qu'à l'état de traces. La veine Combelle est constituée par 4 bancs : le banc du toit (puissance 0,5 à1m), la banc principal (1,20 m en moyenne), 2ème banc (1 à 1,70m) et le 4ème banc (1 m) avec des intercalations de gores et de schistes
Le premier compresseur à vapeur de 250 cv est mis en route. En 1901 une salle de bains-douches est créée.
Situation en 1899 :
* quartier de Basse-Combelle (ou vieux quartier) : on exploite l'étage 300-340 dans les systèmes Verrerie et Combelle. Cet étage doit s'achever en septembre 1900. On utilise la méthode d'exploitation par rabattage vers les plans inclinés situés à 90 m les uns des autres. Le remblayage est complet. La mine est peu grisouteuse.
* Quartier de Sellamines : c'est sur ce quartier que portent tous les efforts des exploitants ; Un puits neuf est en cours de fonçage à 262 m et est en cours d'équipement. La veine Combelle est en exploitation entre 105 (fond du puits d'extraction actuel) et 140. La méthode est celle des tranches horizontales en travers. En Verrerie il ne s'agit que de travaux de recherche. En 1908 l'exploitation se poursuit au puits Basse-Combelle aux étages 300 et 390 en veine Combelle et 390 en veine Verrerie et au puits de Sellamines aux étages 132 et 190 en veine Combelle et 132, 190 et 216 en veine Verrerie
En 1910, à la fermeture de Commentry, de nombreux mineurs viendront s'installer à Brassac. Une centrale électrique est créée
Siège du puits des Graves :
En 1913 débute le creusement du puits des Graves (5 mètres de diamètre). Il est mis en service en 1924 et atteint 680 mètres.
L'exploitation a lieu par tailles chassantes ou par tailles avec gradins renversés selon l'inclinaison de la couche. En 1929/31, le plan 535 a terminé l'exploitation en veine Combelle entre les niveaux + 24 et + 74. Les plans inclinés 570-55-600 et le bure N°2 exploitent les veines Combelle et Verrerie entre les niveaux + 174 et -25. Les plans inclinés 32 -430 -400 -200 et le bure n°3 entre les niveaux + 74 et - 26, exploitent les veines Verrerie et Combelle entre les niveaux + 114 et + 224 dans des panneaux incomplètement déhouillés par les anciens en prolongation du bure n°2..
Le siège de Basse-Combelle :
On exploite à partir de ce siège :
- La veine Verrerie qui comprend 4 bancs à partir du toit : 1er banc (ou veine de Forge - 1 à 2 m de puissance), 2ème banc (banc intermédiaire - 0,8 à 1 m), 3ème et 4ème bancs (respectivement 2 m et 0,70 m). Ces quatre bancs sont tantôt ensemble, tantôt séparément selon l'épaisseur.
- La veine de Sole qui comprend 2 bancs exploitables de 1,40 et 0,80 m de puissance dans la région du puits et qui n'en forment qu'un seul banc au sud du puits avec une puissance de 3 m.
- La veine Combelle qui comprend 3 bancs exploitables : 1er banc (banc du toit - 1 à 1,20 m), 2ème banc (grande veine Combelle - 2,50 m en moyenne pouvant aller jusqu'à 5 ou 6 m), 3ème banc (banc du mur - 0,70 m).
L'exploitation (1929/31) se fait par les plans inclinés 750 (entre niveaux 114 et 151), 790 (entre 114 et 74) et 20 (entre +74 à +24)..
Ils en parlaient
A Monsieur Sadourny au Chateau DE SELLAMÏIE.
Hoc erat in volis. HORACE.
Dans ces rêves dorés, où l'on voit tour-à-tour Tant de voeux s'accomplir à notre fantaisie, Rêves d'ambition, rêves de poésie, Et plus souvent encore hélas ! rêves d'amour, Voici ce qu'au Seigneur je demandais un jour.
Ce n'était pas un trône, escabeau de misère,
Où depuis soixante ans , sous un dais de drap d'or,
La vieille royauté se débat ou s'endort;
Ce n'était pas la Gloire, idole populaire,
Que le peuple a sitôt brisée en sa colère.
Ce n'est pas la Fortune, inconstant feu follet, Char qu'on ne peut atteindre en sa course hàlée,
Mystérieux pouvoir, invisible Protée;
Qui se taille en diamant, qui se roule en billet,
Qu'on gagne à l'écarté, qu'on perd au lansquenet.
Je ne méditais pas sur les choses passées, A notre âge on ne peut déjà se souvenir ; Je songeais encor moins au lointain avenir : A quoi bon dépenser en terreurs insensées Le temps des gais propos et des folles pensées ?
J'ai trop songé d'amour pour en songer encor. Celle qu'à dix-sept ans mon coeur avait rêvée, Sur cette terre hélas ! je ne l'ai point trouvée, Si bien que, repliant un jour ses ailes d'or, Mon bel ange du ciel a repris son essor.
Mon rêve c'était donc une belle nature, Le ciel bleu sur ma tête, un bois à l'horizon , Au pied d'une colline une blanche maison, Puis autour des jardins, des prés, de la verdure, Objets que je n'ai vus jusqu'ici qu'en peinture.
C'est vrai, je n'ai jamais senti l'odeur du foin, Je n'ai jamais été héros d'aucune idylle, Citadin de Paris, je connais en fait d'îles
Celle de Notre-Dame et celle de Saint-Ouen : Je n'ai pas de ma vie été je crois plus loin.
Je connaissais les champs par un beau paysage Que je voyais parfois à l'angle d'un salon, Les chênes par celui du tableau d'Absalon; J'ai bien vu des buissons, mais jamais un bocage ; J'ai bien vu des oiseaux, mais tous étaient en cage.
Aussi j'admirais tout comme un enfant ; l'émail Et le parfum des fleurs, les cailloux de la grève, Et je me promenais dans mon sublime rêve, Parcourant tour-à-tour l'ensemble et le détail, Les rochers de granit et les brins de corail.
Passer sa vie aux champs, courir à perdre haleine,
Et, passant avec bruit au milieu des hauts blés,
Chasser les papillons et les oiseaux troublés ,
Dérober, quel bonheur! ses bleuets à la plaine,
Leurs fruits noirs aux buissons, aux blancs moutons leur laine.
Puis des riants vergers fouler le tapis vert, A midi s'endormir à l'ombre d'un vieux chêne, S'égarer en lisant dans la forêt prochaine ,
Puis revenir le soir, et mettre le couvert L'été sous la feuillée, au coin du feu l'hiver.
Ce destin jusqu'alors n'était pour moi qu'un songe , Qu'un voeu formé le soir et défait le matin, But toujours poursuivi sans jamais être atteint, Bonheur que l'on sait bien n'être hélas ! qu'un mensonge, Ce qui n'empêche pas que sans cesse on n'y songe.
Or l'autre jour, rêvant sans avoir sommeillé , J'ai revu tout cela, près d'Issoire, en Limagne, Les bois et la villa, le fleuve et la campagne ; C'était mon idéal; et tout émerveillé, Dans mon rêve accompli je marchais éveillé.
Août 1847.extrait de
Premières armes, par Ch. Brainne
Premières armes, par Ch. Brainne -- 1847 -- livre
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54586338/f30.texteImage
Invitation au château le 10 Novembre 1848
On écrit de Jumeaux à l'Ami de la Patrie : « Une partie de la garde nationale de Saint-Ger main, la compagnie entière des pompiers, le conseil municipal et M. le maire se sont, sur l'invitation de M. Sadourny, rendus à Sellamine, où un banquet de - 300 couverts était'préparé pour les recevoir. La plus franche gaité, la plusdouce fraternité ont régnédans ce repas, qu'oit peut dire un repas de famille. » Un sel toast fut porté par M: Sadourny, toast non politique, ou l'honorable amphitryon exprima en termes pleins de cordialité son bonheur de fêter et de réunir sous son toit un aussi grand nombre de ses-bons voisins et amis de Saint-Germain-Lembron. Les quelques paroles qui suivent, prononcées ensuite par-M. Sadourny, dans le piquant idiome du pays, furent saluées et accueillies, comme l'avait été son toast, avec les témoignages les plus bruyans et les- moins équivoques de sympathie et d'approba tion 4 . <• Meux'zéfans, » Sein toutis réunis ici, couma de bous amis; voulant toutis la République, ma voulant la Itépu- " blique h'onéste,- scotas douqu'à ce que yeu vau vous dire. Ne faut pas prendre co deux autres, ma ne-faut pas souffrir que prenions co'nostre. Da que n'eu disez ? • ' » ( Nous sommes tous réunis ici,-comme de bons amis ; nous voulons tous là République honnête. Nous ne voulons pas prendre ce qui appartient aux autres, mais ne souffrirons jamais qu'on prenne ce qui nous appartient. Qu'en-dites-vous?» ) » Au banquet succéda un bal très ànimé, sur la terrasse du château. Deux cents jeunes danseurs, le prolongèrent jusqu'à l'heure du départ, qui n'eut pas lieu sans que la main -de.ch'aque ^convive eût serré-avec effusion celle de M.- Sadourny, en reconnaissance de sa généreuse hospitalité. Combien de telles fêtes, vouées au plaisir et aux ■ sentimens les plus fraternels, diffèrent* et reposent de ces réunions . tumultueuses, dont l'annonce seule répand l'épou- 1 vante au loin, de ces banquets, dits aussi fraternels, sans doute par une ■ amère ironie, où des passions ennemies de;tout ordre vont, non pas calmer, mais irriter leur soif de vengeance contre la société, qui les maudit! » :
texte issue de
Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire -- 1848-11-10 -- fascicules
accident