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Le 3 novembre 1908 est posée la première pierre de la société des fileries de la Darne, fondée par Mr Vacher, un industriel en dentelles du Puy, afin de concurrencer le fil de lin belge nécessaire à la dentelle. Dessinée par Gustave ROUX, les matériaux de construction restent locaux (brique, basalte et arkose) mais l’utilisation du béton armé et une toiture en « shed » (dent de scie) en font une construction novatrice à cette époque. La cheminée mesure 42 m de hauteur !
Cette usine impliquera la construction du pont sur la Laussonne, d’un barrage sur La Loire avec chute d’eau et d’une usine électrique à Charentus.
Dans le bilan de l’usine de la Dame, on doit surtout retenir qu’elle a certainement contribué à freiner l’exode rural dans les environs de Coubon, en maintenant à la campagne un certain nombre de petits exploitants qui seraient partis plus tôt. Elle a également fait progresser les mentalités par des exemples de réalisations sociales venues du Nord ou de l’Est de la France. Enfin, par les salaires distribués et les retraites qui en sont le prolongement, elle a donné un essor économique certain à la commune de Coubon, dont la plupart des salariés étaient originaires. Tant que la haute cheminée de la Dame se dressera dans le ciel de Coubon, elle restera comme le témoin d’une aventure industrielle à l’échelle humaine, à une époque où la machine n’avait pas encore supplanté l’homme. Tous les anciens de l’usine évoquent avec une fierté mêlée de regrets leur labeur quotidien, quelquefois pénible, mais vécu dans une ambiance conviviale. Née avec le siècle, l’usine de la Darne en a épousé toutes les péripéties sociales, techniques ou économiques, en imprimant une marque profonde dans la mémoire collective de Coubon et des villages voisins. Terminons son histoire sur une note d’espoir en souhaitant que ses bâtiments retrouvent un jour une utilisation digne de leur passé.
Janvier 1985 Bernard Féminier
Ils en parlaient
Cahiers de la Haute-Loire : revue d'études locales
Cahiers de la Haute-Loire : revue d'études locales -- 1996 -- periodiques
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L’usine de la Darne à Coubon : souvenirs, témoignages, réflexions La population de la commune était de 2 450 habitants en 1912, y compris celle d’Arsac qui devait faire scission plus tard, en 1928. On pouvait y distinguer schématiquement plusieurs catégories sociales assez différenciées. A la base, un grand nombre de petits exploitants possédant une ou deux vaches, des salariés agricoles, vivotant à la limite de la misère (14), travaillant à la journée sur les terres des châteaux pour quelques sous pendant la belle saison, au chômage le reste de l’année. Certains vendaient quelques fruits de leur jardin sur les marchés du Puy, d’autres le produit de leur pêche, car la Loire était très poissonneuse. Au-dessus, on trouvait les artisans et les commerçants, au nombre d’une trentaine dans la commune, soit : 14 cafetiers, 7 boulangers, 2 menuisiers, 1 maçon, 4 épiciers, 1 boucher. {Annuaire de la Haute-Loire, 1908). Un autre groupe comprenait les fermiers des châteaux et quelques gros propriétaires qui cultivaient les meilleures terres de la commune. En haut de la pyramide sociale, les bourgeois, les rentiers et les châtelains (15) qui vivaient du revenu de leurs fermes. Les baux de fermage étaient assortis de clauses très précises fixant les denrées à livrer au propriétaire à des dates bien déterminées. C’était en quelque sorte des survivances des censives de l’Ancien Régime. L’habitat de Coubon et de ses villages, dans leur partie ancienne, reflète bien le niveau de vie des habitants d’il y a un siècle : petites maisons mal bâties, imbriquées les unes dans les autres sans souci d’air et de lumière, souvent avec une entrée commune pour le logement et l’écurie (16). Il suffit de regarder les maisons entourant la place de Coubon pour se rendre compte de ces tristes réalités. L’urbanisme de la plupart des bourgs de la Haute-Loire, qui s’ordonne à partir de voies nationales ou départementales dotées de plans d’alignement, a totalement fait défaut à Coubon. De plus, le développement du bourg a été limité par la présence de grands enclos de châteaux, qui ont littéralement bloqué sa croissance. Mais ils ont permis au village de conserver son aspect verdoyant au bord de la Loire. Dans ce milieu rural, dont les structures sociales n’avaient pratiquement pas évolué depuis le début du XIX e siècle, les mentalités étaient restées très conservatrices et la gestion des affaires communales était réservée aux grands propriétaires terriens. Dans la liste des maires de Coubon entre 1850 et 1913,
L’usine de la Darne à Coubon : souvenirs, témoignages, réflexions le vicaire, l’abbé Orfeuvre. Ce dernier, mis au courant de cette invitation, convoqua les trois demoiselles et les mit en demeure de choisir entre leur participation au repas ou leur renvoi du patronage. Très ennuyées par cette situation, elles se confièrent à Marcel Steiger qui en parla à M. Marsaut. Celui-ci était en relations amicales avec l’évêque chez qui il était reçu fréquemment. Monseigneur arrangea l’affaire en nommant l’abbé Orfeuvre, curé de Saint- Etienne-du-Vigan et les jeunes filles purent ainsi participer sans remords au banquet de la société. Ce fait divers donna lieu, on s’en doute, à des polémiques diverses à Coubon et on en parla longtemps dans les veillées au coin du feu. L’abbé Orfeuvre avait été probablement poussé, dans sa démarche pour la moins curieuse auprès des jeunes filles, par d’autres personnes qui les jalousaient. D’autres motivations ont sans doute joué, qui resteront toujours inconnues, des interventions de concurrents du café Dumas peut-être. Cependant, les autorités religieuses ne pouvaient suspecter les dirigeants de l’usine d’hostilité à leur égard. Plusieurs faits sont probants à ce sujet. Le Jeudi saint, on donnait congé à 15 h aux ouvriers pour leur permettre d’assister à la procession qui se rendait au reposoir de la Croix de Chambalhou, un peu avant le pont du même nom la Laussonne. Marcel Steiger était catholique. On le vit jouer du violon, lors d’une messe de minuit à l’église de Coubon, pour accompagner une de ses cousines qui chantait en solo d’une voix magnifique, paraît-il. Quant à M. Marsaut, on a vu ses excellentes relations avec l’évêque. Il faisait d’ailleurs partie du bureau de “l’Union des hommes catholiques de la Haute-Loire”, association qui militait, notamment, pour l’abrogation des lois de 1901 et 1904 sur les congrégations. Il semble que les dirigeants de l’usine étaient des catholiques de tendance “sociale” ou “libérale”, dans la tradition de l’Est dont MM. Mangin et Steiger étaient originaires. En fait, les motivations et les sentiments des adversaires de l’usine étaient plutôt ambigüs et ils ne résistèrent pas longtemps devant les avantages économiques apportés par cette entreprise. Peu à peu, par suite de l’évolution des mentalités et de la disparition des opposants, l’usine s’intégra dans la vie de la commune de Coubon et on peut admettre que cette intégration se réalisa complètement dans les années trente. Si l’on cherche à faire le bilan des influences de l’usine sur le milieu ambiant, il est malaisé de les distinguer de celles qui proviennent d’autres facteurs indépendants de l’usine. Parmi ceux-ci, on peut citer le développement des moyens de communication et d’information, et surtout les changements des mœurs et des mentalités qui suivirent la guerre de 14-18, soif de jouir de la vie, aspiration au bonheur après quatre longues années de cauchemar.
jouait au chat perché, amusements innocents qui nous font sourire, mais les jeunes filles soi-disant libérées d’aujourd’hui en sont-elles plus heureuses ? Le patronage était surtout fréquenté par des filles de paysans et de commerçants. Celles qui travaillaient à l’usine étaient plutôt méprisées et certaines avaient même mauvaise réputation.
La Soierie de Lyon : organe du Syndicat des fabricants de soieries de Lyon
La Soierie de Lyon : organe du Syndicat des fabricants de soieries de Lyon -- 1920-10-16 -- periodiques
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Devant un nombreux public, Mir-i-ol Gauthier vient de faire, toujours par ses seuls moyens, l'ascension de la plus haute cheminée des Fileteries de la Darne à Coubon. Monté par l'intérieur, il est redescendu par l'extérieur après avoir enjambé le couronnement. Il s'est arrêté à 43 mètres du sol pour effectuer une réparation à la chaîne du paratonnerre.
Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Le Petit Parisien : journal quotidien du soir -- 1927-04-23 -- periodiques
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