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Les inventaires religieux en Haute Loire

Les inventaires des biens des Églises (1906)

Les inventaires des biens des Églises de 1906 ont été rédigés en application à la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905. Les Archives départementales conservent les inventaires de la plupart des communes.

La séparation des Églises et de l’État de 1905

 

La loi du 9 décembre 1905 établit de nouveaux rapports entre les Églises et l’État.

En un peu plus d’un siècle ces relations avaient été radicalement modifiées. Avant 1789, la religion catholique est religion d’État. L’Église, riche propriétaire, vit de ses revenus et perçoit la dîme. Cette situation d’indépendance financière est remise en cause au cours de la Révolution. Le 2 novembre  1789 l’assemblée constituante décide que les biens du clergé sont à la disposition de la Nation. En revanche les frais liés à l’exercice du culte sont pris en charge par l’État. Après dix ans de rapports difficiles entre l’Église et l’État, Bonaparte négocie avec le Pape Pie VII le concordat de 1801. Celui-ci s’applique jusqu’en 1905 : la religion catholique est « la religion de la majorité des Français » et le clergé catholique est rétribué par l’Etat. Les relations entre l’État et le culte réformé sont régies suivant des principes identiques par des articles organiques intégrés à la loi du 18 germinal an X. Le cas des Israélites est réglé en 1808.

 

Avec la mise en place de la IIIe République et l’arrivée des radicaux au pouvoir, peu à peu les rapports entre l’État et l’Église catholique se dégradent. Le sénateur de la Loire Waldeck-Rousseau devient chef du gouvernement en 1899. Il s’efforce d’affaiblir les congrégations religieuses. Ses successeurs élaborent la loi du 9 décembre 1905. Celle-ci précise :

« La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public (Article 1). La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » (Article 2).

Cette loi entraine de nombreuses manifestations en France et la Haute Loire n'échappe pas à la règle le détail des  évènements.

 

Bien que, suivant les instructions ministérielles, les opérations soient à peu près suspendues dans ce département, l'agitation est toujours très grande. Les habitants de la plupart des villages, notamment dans la région montagneuse, ignorent, d'ailleurs, ce qui se passe autour d'eux.

Ainsi, à Montregard, le service postal est interrompu, les habitants des communes voisines, eux-mêmes, n'osent point approcher du « village insurgé ».

Cependant, un médecin de Dunières, appelé à Montregard, a apporté des nouvelles d'André Régis et de Dereymond, qui furent blessés lors de la tentative d'inventaire faite dans ce village. Le premier reçut quatre balles : deux au ventre et deux aux jambes ; son état est désespéré. Quant à  Dereymond, il est hors de danger ; la balle, qui s'était logée dans la joue droite, a été extraite.

Le parquet d'Yssingeaux se rend à Montregard ; il est escorté par un bataillon du 8° de ligne.

Dimanche dernier, à Raucoules, le tambour municipal a anncncé la date de l'inventaire à toute la population. L'avis officiel était suivi de cette recommandation : « Venez tous défendre voire bien. Que ceux qui n'ont pas de fusils prennent des faux ».

 

Les inventaires religieux en Haute Loire
Les inventaires religieux en Haute Loire

Le préfet, le procureur de la République et le commissaire, escortés de plusieurs détachements de troupes et d'une centaine de gendarmes, se sont rendus hier matin, à six heures et demie, à Vazeilles, près de Saugues, pour opérer l'inventaire. A l'entrée du village était tendue une pancarte ainsi libellée : « Arrière, crocheteurs, vous n'entrerez -pas dans le bourg que vous venez spolier. Les soldats peuvent pénétrer ; il ne leur sera fait aucun mal ): -

Dans les rues du village, -des huées ont été poussées de tous côtés, sur le passage des fonctionnaires.

Vazeilles, le village Où l'on inventoriait, est bâti sur les.flancs d'un mamelon et oh n'y accède que par des sentiers défoncés, ravinés et encombrés de neige. Force fut donc de descendre de voiture et, pendant une heure, par des chemins impraticables, de piétiner dans la boue glacée. Enfin, nous voici en vue de Vazeille; des drapeaux en berne flottent aux fenêtres dans le clocher niais nous n'apercevons que quelques femmes aux abords du bourg.

A l'entrée du pays est placée une affiche ainsi libellée si Arbitre crocheteurs  vous ne entrerez pas dans le bourg que vous allez spolier . Les soldats seuls entreront il ne leur sera fait aucun mal. C'était déjà rassurant pour les civils, mais les gendarmes et les chasseurs sont déjà dans la place,et, quelques minutes après, le préfet et ceux qui l'accompagnent se dirigent vers la demeure du curé. Personne n'entrave la marche des troupes. Cependant, des rumeurs sinistres arrivent jusqu'à nous.

L'entrevue du préfet et du curé est très courtoise,. M. Bonhoure fait connaitre au curé le but de sa mission qu'il se propose de remplir, et, comme le prêtre lui affirme qu'une boucherie se produira si l'on tente de pénétrer dans l'église, le préfet ajoute qu'en vertu de la nouvelle décision ministérielle, s'il juge impossible et dangereux de forcer les barricades, il se contentera d'en faire dresser un procès-verbal de constatation auquel sera joint l'inventaire dressé à l'amiable l'année dernière. En compagnie du curé, le préfet se dirige doucement vers l'église, mais la rue conduisant à l'église est complètement obstruée par des arbres, mesurant plus d'un mètre de diamètre, qui sont empilés les uns sur les autres, et, sur cette barricade, une cinquantaine d'hommes masqués ou la figure noircie avec de la suie pour qu'on ne les reconnaisse pas. Ils brandissent leurs armes redoutables et hurlent

Dans les rues du village, -des huées ont été poussées de tous côtés, sur le passage des fonctionnaires.

Le préfet, accompagné du procureur et du commissaire, s'est dirigé vers l'église. Il a rencontré une barricade gardée par une cinquantaine d'hommes masqués et armés de fourches.

Le procureur, voulant se rendre compte de l'épaisseur de la barricade; s'est avancé ; ,un manifestant s'est alors précipité sur lui, une fourche à la main. La partie principale de la barricade était un arbre mesurant 80 centimètres.

Vous n'entrerez pas à Mort aux crocheteurs A mort !

Derrière ces défenseurs de la barricade, plusieurs centaines de personnes peuvent des clameurs, chantent des cantiques et insultent. Au dessus de la porte de l'église, une énorme herse, prête à être lancée sur la tète de ceux qui approcheront, est maintenue par une chaîne de fer. Enfin les paysans, installés dans le clocher, ont toutes sortes de projectiles à leur disposition et sont armés de fusils.

A l'approche du préfet, les cris s'arrêtent.

Nous ne venons pas ici pour vous faire du mal, dit M. Bonhoure. Nous voulons seulement que vous laissiez votre curé lire sa protestation.

Que monsieur le curé lise, mais vous n'entrerez pas.Nous aimons mieux mourir.

Et le vacarme recommence il faut attendre un silence relatif, pour que le curé puisse lire son factum. Quand il a terminé, le préfet, le commissaire spécial, le procureur de la République s'avancent mais tes fourches menacent leurs poitrines. La minute est tragique, car il suffirait qu'un manifestant frappe quelqu'un pour provoquer une tuerie.

Le préfet demande:

Vous ne voulez pas laisser rentrer dans l'église

Les hurlements recommencent et les fourches agitées .

 

Le préfet de démontrer aux paysans que l'inventaire est une pure formalité, qu'on ne leur prendra rien Sa peine est inutile..

Nous sommes obstines. Notre église. nous appartient. Nous ne vous laisserons pas aller. Nous avons fait le sacrifice de notre  vie et nous sommes décidés à nous faire tuer.

Et ces gens, dont les yeux, dans leurs visages noircis, brillaient d'une façon, inquiétante, sont effrayants.

Vous dites que vous êtes décidée vous faire tuer, continue le préfet. Pourtant, vous ne vous ferez pas tuer avant d'en avoir tué d'autres. »

Oh 1 Ça, pour sûr  répondent-ils avec ensemble. Noua avons été soldat; nous voudrions ne rien faire à la troupe, mais Si l'on nous attaque, tant pis, nous nous défendrons jusqu'à la mort. Les vingt fourches de la première ligne de paysans sont proches du préfet) qui s'entretient avec le procureur de la République et le commissaire central. Tous .conviennent qu'il est matériellement impossible d'enlever cette barricade. Le tenter serait folie, car, au prëmier choc, une trentaine de gendarmée ou de soldats seraient tuée. L'autre rue, aboutissant sur la place de l’Église, est encore plus sérieusement défendue, et là place est imprenable.

M. Bonhoure, qui veut employer torts les moyens de conciliation, insiste encode, mais vainement, et le procureur de la République, ayant seulement posé la main sur la barricade, voit les fourches s'abattre sur lui et il n'a que lé temps de reculer. Il est plus sage de s'en aller, car insister davantage est inutile et dangereux.

Une dernière fois, 'dit le préfet, vous refusez de nous  laisser aller vert l'église

Jamais vous n’entrera dans la maison de notre curé. Qu'on nous laisse tranquilles. Nous ne demandons rien à personne. Vive la liberté I

Dans ces conditions, termine M. Bonhoure, je me retire.

 

Les inventaires religieux en Haute Loire

A peine les troupes sont-elles de l'autre côté du ravin, qu'elles aperçoivent les gens de Vazeilles, fourches, faux et fusils sur l'épaule courir par des sentiers de traverse prêter main forte aux bonnes gens de Thoras.

A Thoras

A deux heures exactement, les gendarmes et les chasseurs arrivent à Thàras. Le tocsin sonne et une bande de paysans vient à la rencontre des soldats. Le village, juché sur un mamelon, semble imprenable. II est entouré par de très hauts murs, et tous ces murs sont noirs de monde. Hommes et femmes agitent des fourches et des bâtons. Le village étant barré, à son entrée, les troupes sont obligées de s'arrêter.Le préfet met pied à terre et s'avance vers l'obstacle. Des cris assourdissants sont poussés par la foule, qui paraît très menaçante. Le préfet s'arrête devant la barricade, formée de madriers entourés d'épines. Le commissaire central parlemente avec les paysans, qui crient que personne ne pénétrera dans le village.

A nouveau, le préfet est obligé de leur expliquer le but de sa mission, et ceux qui gardent la barricade finissent par consentir à laisser passer le préfet,le procureur de la République, le commissaire et le percepteur. Seulement ils ne vculent pas que des gendarmes les accompagnent. Plus de 600 paysans s'écrasent derrière la barrière et, comme ils sont aussi sérieusement armés que ceux de Vazeilles, il n'est pas très rassurant de se trouver isolé parmi eux. Le commissaire spécial qui se rend compte du danger, supplie le préfet de lui laisser faire la démarche avec le percepteur.

Mais pas du tout, répond M. Bonhoure. Je tiens il. y aller.

On écarte quelques paquets de ronces, et voilà les quatre hommes au milieu des manifestants, poussés, ballottés par la foule, frôlés par les bâtons et les fourches. Ils arrivent chez le curé, qui, très inquiet à leur sujet, et connaissant à l'avance les intentions du préfet, donne vivement lecture de sa protestation et la remet au percepteur puis le curé, qui a fait l'impossible pour calmer, en cas derniers temps, ses paroissiens. accompagnent le préfet jusqu'en dehors du village. Pas plus qu'à Vazeille, l'inventaire n'aurait pu être fait à Thoras. Plus de 2,000 personnes occupaient le village. Parmi les paysans de .plus de 30 kilomètres.

Les portes de l'église ont été retirées et remplacées par un mur en maçonnerie, de telle sorte que, pour pénétrer dans l'église, la population a creusé un souterrain aboutissant dans une cave.

Dans le clocher, des pierre énormes étaient prêtes a basculer, et une cinquantaine de cultivateurs étaient armés de  le leurs fusils.

 

Texte extrait de:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410026/f2.item.r=inventaire%20thoras%201906

Les inventaires religieux en Haute Loire
Les inventaires religieux en Haute Loire
Les inventaires religieux en Haute Loire
Les inventaires religieux en Haute Loire
De Jean Pierre Marcon sur Facebook
La loi de séparation des Églises et de l'État de 1905
Le décret du 29 décembre 1905, prévoyant l'inventaire des biens des Églises, notamment de l'Église catholique.
Provocant des conflits dans certaines régions de France, essentiellement les régions fortement catholiques (l'Ouest et une partie du Massif central). Des manifestations de masse sont accompagnées d’incidents violents. Les interventions des forces de l’ordre, troupe ou gendarmerie, se multiplient face à églises barricadées transformées en véritables forteresses. La Haute Loire se fit remarquer par une lutte acharnée contre les agents du gouvernement. Dans l’Yssingelais commença principalement à Sainte Sigolène et à Dunières, Fay et Montregard. Saint Didier et Saint Pal de Mons furent blâmés pour n’avoir rien fait. Leurs exemple fut pas suivit dans le canton pour Saint Victor et Saint Just Malmont où la résistance l’obtiens sans effusion de sang.
Le tour de Saint Romain était annoncé officiellement le 9 Mars 1906.Qui avait était annoncé en chaire le 4 Mars du premier dimanche de Mars.
Monsieur Dupeloux de Saint Romain, maire de la commune ayant écrit au procureur de la république, qu’il ne se chargée pas de maintenir l’ordre, un grand déploiement de forces, devait être opérée à Saint Romain le 9 Mars. La veille il était annoncé l’arrivée d’un corps de troupe venant d’Aurillac avec de nombreux gendarmes.
Mais déjà la défense est indéniablement préparée pour l’église. La petite porte du midi est muré au ciment prompt, celle de la sacristie fermée avec des madriers garnie au cent clous. La porte principale barrée avec des poutres.
Tout à coup on annonce la chute du ministère Rouvier le 8 Mars au soir, arrive de la préfecture une dépêche annonçant que l’inventaire n’aurait pas lieu à Saint Romain.
Fraude! Déception..., surtout pour les habitants, des hameaux qui n’étant pas prévenus de la dépêche qui arrivent le matin armés de fourches, bâtons.
Saint Romain, 20 Mars 1906.Ce matin là il fait très froid . la neige couvre en parti les environs.
Les agent du gouvernement sont venus à l'improviste sans prévenir personne, quatre gendarmes et deux compagnies de soldat de Saint Etienne qui ont grelotté de froid en gare de Saint Pal Saint Romain pour attendre le receveur des domaines, L'information arrive vite à Saint Romain, Les cloches sonnent à grandes volées, tantôt le tocsin,sur c'est fait: Sur la place les villageois se rassemblent ainsi que ceux des hameaux , Ils sont tous armés de fourches à trois dents bien affilées car la rouille à disparu à cause des travaux de printemps. Les fourches brilles à la lueur du soleil matinal comme des baïonnettes à travers une giboulée de neige de se mois de Mars. Les portes de l’église était inabordable à cause des chars remplis de fumier buisson tous était bon pour la barricade, herse, porte, brancard, Un écriteau à gros caractère de bien loin se lissent: 3DANGER DE MORT POUR CELUI QUI APPROCHE.»
l’attente …..... . il est deux heure un quart on annonce l'arrivé des agents.
Tous a coup des cris de stupeur éclatent:«les voila».il débouchent en effet à l'angle de la maison Neyret.
Nous a l'instant se dressent les fourches, les bâtons ou triques. La foule se précipite en criant«(......) francs-maçons voleurs.....». le receveur n'avance pas d'un pas et le capitaine ordonne l'arme à l'épaule …..... . on cri en retour par les châtaigniers. Le plus grand avec sa plus grande fourche se précipite à l'entrée de la mairie:«laissez moi tout seul je m’en charge».
le plus en danger est le domestique de Guillaumon qui avait amené Monsieur le receveur de la gare. Le receveur à du se rendre à pieds la voiture qui l'avait amené a été dételé et un peu maltraitée.
Le tout s'est terminé dans le calme par la bénédiction du Saint Sacrement.
Un mot de félicitation à été adressé par monsieur le curé à la foule remplissant le plus ponctuelle belle manifestations de foi.
La peur empêcher les inquisiteurs de venir bien qu'il n eut ni mort ni blessés il ont décrypte de lire la somation et n'ont recueillie que des hués.
Sources :
Archives père Jean Vialleton. Ce récit est du Curé DEFOUR.
Après renseignement aux archives de l’évêché du Puy L’abbé Michel Cubizolle archiviste il nous confit des informations intéressantes. L’abbé Jean-Pierre DEFOUR à 77 ans en 1906. Il est né le27 Juillet 1829 à Saint Just Malmont. Ordonné prêtre le 17 Mai 1856. Il prend la fonction d’aumônier de sœurs de l’instruction de sainte Marie Martel.(béate)
Il est nommé desservant du ministère de la paroisse de Boisset le 8 Juin 1876. Puis il sera nommé à Saint Romain Lachalm le 20 Juin 1881. Photo barricade à Saint Romain Lachalm
Les inventaires religieux en Haute Loire
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