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Fait divers a Vieille Brioude en 1907
Extrait de La Montagne pour lire la suite suivez ce lien la montagne.
Extrait de La Montagne
Sa mauvaise réputation en faisait le coupable idéal. Mais il a toujours nié. Condamné à mort, puis envoyé en Guyane, Jean Courneyre meurt deux ans après, des rigueurs du bagne. Jean Courneyre n'a jamais avoué.
Était-il coupable ? Beaucoup en ont eu la conviction. La certitude, c'est une autre affaire. Car si les présomptions étaient abondantes, les preuves formelles ont toujours manqué. N'importe. Le 14 décembre 1908, Jean Courneyre est condamné à la peine de mort. Il doit être exécuté sur une place publique du Puy-en-Velay. Il ne le sera jamais. Partisan de l'abolition de la peine de mort, le Président de la République Armand Fallières (1906-1913), gracie systématiquement tous les condamnés à mort. Jean Courneyre échappe donc à l'échafaud. Mais pas à la mort. Transféré au bagne de Cayenne, il est affecté à la coupe de bois. Les gardiens ont dû estimer que c'était bien le moins, pour un homme condamné pour avoir tué trois personnes à coups de hache.
Extrait du petit journal en 1907 TRIPLE MEURTRE
Une Famille assassinée • dans la Haute=Loire
Un Instituteur, sa femme et sa petite-fille, sont tués, à coups de hache, pendant la nuit. On tient l'assassin. fDe notre correspondant particulier) Brioude, 6 novembre. Un triple assassinat vient de répandre la consternation dans la commune de Vieille- Brioude. M. Bruhat, instituteur, sa femme et sa pe- tite-fille, Mlle Beysseyre, âgée de sept ans, ont été trouvés assassinés.
Le village est en émoi
Dès qu'ils furent au courant de cette horrible tragédie, les magistrats de Brioude se rendirent sur les lieux et commencèrent leur enquête. D'après les premiers témoignages recueillis voici ce que nous avons pu savoir sur ce drame qui est encore enveloppé de mystère. Horrible tragédie Af. Bruhat avait passé la soirée d'hier avec son adjoint et l'institutrice de l'endroit, et après avoir accompagné cette dernière à son domicile, il était rentré chez lui vers dix heures et s'était couché. Quelques instants plus tard, un inconnu frappait à la porte de l'instituteur et l'appelait. La nuit était profonde. M. Bruliat ne reconnut point le visiteur nocturne, néanmoins il se leva et alla ouvrir la porte. A reine se trouvait-il sur le seuil, que l'inconnu le frappait avec un terrible coup de hache sur la tête. La victime s'affaissait, mais le meurtrier la frappait encore avec une sauvagerie inouïe, jusqu'à ce que le crâne fût réduit en bouillie. Ce premier meurtre accompli, l'assassin, pénétrant dans la maison et allant droit à la chambre de l'instituteur, tuait Mme Bruhat, puis sa petite-fille, âgée de neuf ans . Il fouillait ensuite les armoires et les placards et prenait la fuite.
Brioude en 1907 Article vue par la presse Parisienne. Le petit Parisien du 8 novembre 1907
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k562688n/f1.image.r=arvant
Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Le Petit Parisien : journal quotidien du soir -- 1907-11-08 -- periodiques
Le texte ci dessus est brut de traduction du journal le petit parisien
Devant notre envoyé, devant les magistrats
le coupable présumé nie froidement
Dans le train qui ramène Cornaire de Montargis à Brioude, un de
nos collaborateurs réussit à l'interviewer. -Il assiste àl'émouvante
scène de la confrontation avec les victimes et procède à une
enquête sur les circonstances du crime.
(DE NOTRE EN VOTÉ SPÉCIAL)
Cournaire est enfermé sous bonne garde à la mairie et j'en profite pour aller voir les victimes.
Dans la demeure des victimes Pauvres gens Dans une humble chambre comme en possèdent la plupart de nos instituteurs villageois trois lits sont placés l'un touchant l'autre. Dans le plus petit, les mains jointes et comme dormant,est étendue la malheureuse petite Marguerite Bessaire. âgée de neuf ans, et qui ne trouva pas grâce devant l'assassin son visage, nacré par la mort, n'est pas défiguré. mais l'impression qu'on ressent est inoubliable à la vue de cette petite morte vêtue de ses beaux habits de fête, d'une robe rose, de bas et de souliers marrons.
Une petite bague d'argent orne son annulaire droit on la dirait prête à aller jouer avec ses compagnes, mais le sourire a disparu de ce mignon visage que la mort la plus horrible a frappé.
A gauche de Marguerite ait dans un linceul sa grand'mère. Mme Brihat, horriblement défigurée par quatre coups de hache ou de forte serpe qui lui ont défoncé le crâne. Plus loin, voici M. Brihat, le trop confiant instituteur qui répondit à l'appel de l'assassin, dans la nuit. La tête est en bouillie on a relevé onze coups sur la botte crânienne.
Ce spectacle est affreux, et l'on comprend les gémissements ininterrompus et les sanglots que font entendre les parents et les amis qui veillent ces trois cadavres.
La confrontation
Le procureur de la République envoie chercher Cournaire, qui toujours protégé ,contre la fureur populaire, arrive, paie et tremblant, Jans la cotir de la maison du crime.
Le voici en présence des morts, ses victimes, sans doute. On enlève le: draps qui recouvrent ces funèbres dépouilles, mais Cournaire les regarde d un œil dur, avec in- différence. Devant M. Brihat, il se contente de dire Je ne le reconnais pas .
Mis en présence de Mme Brihat, il déclare le ne suis pas sûr que ce soit elle il.
Quand on lui montre la petite Marguerite» il s'écrie n Celle-là, je la reconnais Marguerite Bessaire petite-fille de l'instituteur Brihat, assassinée. en même temps que lui et sa femme
Quant à des aveux, il n'en faut pas attendre pour l'instant. Cournaire répète « Je n'y suis pour rien; je n'ai jamais fait de mal à personne; je persiste absolument dans ce que j'ai dit; quand les gendarmes m'ont arrêté, j'ai tout de suite dit qui j'étais. »
On n'en peut rien tirer de plus.
Très tranquillement, maintenant qu'il est à l'abri de la colère de la foule, Cournaire demande qu'on lui donne un avocat et il choisit M*-Velry, du barreau de Brioude. Celui-ci étant absent, le juge d'instruction ne poursuit pas son interrogatoire et se bor ne à identifier le prévenu.
Le père de Cornaire, brave vigneron de Vieille-Brioude, arrive à cet instant ce pauvre homme, qui n'a que cinquante ans. mais en parait soixante tant il a été éprouvé en ces dernières heures par les soupçons qui pèsent sur son fils, refuse de voir celui qu'il appelle un misérable, et c'est en sanglotant qu'il se réfugie dans une pièce du rez-de- chaussée, afin de ne pas revoir l'accusé. Les rapports du ils et du père étaient d'ailleurs assez tendus; le père répète que son enfant l'avait menacé plusieurs fois de le mettre à mort s'il ne lui donnait pas d'argent et le 15 juillet dernier, ayant été blessé par ce fils dénaturé à la suite d'une nouvelle discussion, le père le mit à la porte de chez
lui.
Aussi, quand on lui annonça, hier, que son fils était le coupable présumé, et qu'il était désigné par tout le village comme ayant pu seul accomplir le triple crime, le malheureux s'écria « Le fainéant en est bien capable '
Le passé du criminel
L'inculpé a, d'ailleurs, un passé peu re- commandable bien qu'il se dise vigneron, on ne le voyait jamais travailler, et depuis plusieurs mois qu'il habitait Paris, il ne fit que de rares apparitions il Vieille-Brioude.
D'ailleurs, sa réputation y était fort com- promise il avait promis d'épouser une jeune fille du pays, il la rendit enceinte et quand l'heure de l'accouchement fut proche, Cournaire s'enfuit avec la jeune sœur, âgée de dix-sept ans, de celle à qui il avait promis le mariage et fit sa Maitresse de cette enfant.Très joueur, Cournaire lit des dettes au régiment, et emprunta il ses camarades il devait dix-huit cents Francs à divers amis lorsqu'il quitta le corps, si bien qu'ayant
vendu une vigne ces temps derniers, il ne toucha rien du produit de cette opération, qui alla il ses créanciers.
On ne lui connaissait pas de moyens avouables d'existence au moment de son arrestation, il était porteur d'une somme de 36 francs et d'un revolver chargée de six coups.
Le vol fut certainement le mobile du crime, mais les économies du malheureux instituteur assassine étaient si bien cachées que l'assassin n'eut pas le temps de les dé- couvrir.
Le crime avait eu lieu dans la nuit du mardi au mercredi or, mercredi, au premier train qui va de Brioude a Paris, on vit Cournaire se précipiter à la gare vers sept heures et demie du matin et demander un billet pour Arvant. La préposée lui fit remarquer que l'express qui allait passer ne prenait pas de voyageurs de troisième classe pour cette destination.
Il dit alors Donnez-moi un billet pour n'importe où »
Mais pour où, répliqua la buraliste ? Où vous voudrez, répondit Cournaire.
La préposée lui donna alors un billet pour Gannât, et Cournaire prit le train il était mis en état d'arrestation quelques heures plus lard, ainsi que je vous 'l'ai dit. Je suis retourné, dans l'après-midi,