Auvergne
Clermont Ferrand
Collection cartes postales anciennes.
Boulevard Desaix
La statue de Desaix, vue par Victor Cohalion, dans la « Mouche Clermontoise » du 1er septembre 1887, un journal satirique local. Le 4 juin 1800, à trois heures de l’après-midi, à Marengo (Italie), alors que les Autrichiens envoyaient des missives dans toute l’Europe pour annoncer leur victoire face à l’armée française et que Bonaparte lui-même s’apprêtait à ordonner le retrait de ses troupes, le général Desaix arrive sur les lieux et déclare : « Oui, la bataille est perdue, mais il n’est pas trois heures, il reste le temps d’en gagner un ». Et Bonaparte décide de reprendre la charge. En tête de la cavalerie, le général Desaix se lance à l’assaut de l’armée autrichienne, mais une élévation de terrain lui dérobe une partie de la ligne ennemie. En la franchissant, il tombe, percé d’une balle dans la poitrine. Ses soldats s’engagent alors dans une furieuse mêlée avec les Autrichiens, reprennent l’offensive et remportent la victoire à 10 h du soir. Le général Desaix, mort ainsi à l’âge de 32 ans, aura des obsèques grandioses et Bonaparte, alors premier consul, ordonnera le transfert de son corps au couvent du Grand Saint Bernard. Héros à Marengo, Louis-Charles-Antoine Desaix s’était déjà brillamment illustré dans plusieurs batailles menées par les armées de la Révolution et avait même, par sa conduite et celle de ses soldats, suscité l’admiration des populations vaincues : ne l’avaient-elles pas, en Égypte, surnommé « Le Sultan Juste » ? Les Auvergnats, rendront plusieurs fois hommage à cet enfant du pays, né en 1768 à Saint Hilaire d’Ayat, prés de Riom, qui vécut toute son enfance au château de Veygoux, prés de Charbonnières-les-Varennes, fit ses études au collège d’Effiat et qui écrivit à sa sœur restée en Auvergne : « Je n’oublie pas qu’à la fin de toutes les charges, des emplois et des honneurs, Veygoux, ses champs et ses bruyères seront ma récompense »… Sa statue, réalisée par le sculpteur Charles François Leboeuf dit Nanteuil, est inaugurée en grande pompe le 13 août 1848 en présence des autorités civiles et militaires avec défilé, discours, hymnes, bals et illuminations. L’œuvre, hélas, suscite de nombreuses critiques. La Gazette d’Auvergne et du Bourbonnais la déclare ainsi d’une « médiocrité désespérante » avec une « pose guindée et prétentieuse ». Un piédestal, qui atteint deux fois la hauteur de la statue, lui sera ajouté en 1903 en même temps que sera édifiée, toujours en l’honneur de général Desaix, la fontaine dite de la « Pyramide », présentée dans la fiche Patrimoine n°17, du mois de novembre 1997.