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Dès le début du XXeme siècle, St Martin Valmeroux fut un centre de ganterie de luxe. La ganterie fondée en 1894 par Jean-Marie Chanut prospéra durant de nombreuses années et exporta alors des gants de luxe jusqu'aux Etats-Unis, notamment à Hollywood. Aujourd'hui en lieu et place de la maison originelle, siège l'entreprise Aris-Isotoner qui stocke, conditionne et commercialise gants, parapluies, et ballerines.
En fin d'article vous verrez des publications de La Montagne sur cette usine qui aujourd’hui est devenue Isotoner
L'usine de Saint-Martin-Valmeroux est devenue le siège du groupe Isotoner
Article de Lamontagne
Au fil de son extension, le groupe Isotoner a construit d'immenses bâtiments, sur les bords de la Maronne. - David Yveline
Si l'usine construite en 1894 est toujours occupée, d'immenses ateliers ont poussé sur les bords de la Maronne et hébergent, aujourd'hui, quelque 165 employés.
Les efforts fournis par Paul Chanut portent leurs fruits et l'usine saint-martinoise connaît une expansion phénoménale ( lire notre édition du 9 mars). Elle va donner à la commune une reconnaissance perdue depuis le déplacement du bailliage vers Salers, en 1564 ( lire notre édition du 23 février).
Plus besoin de quitter le pays, le travail est désormais sur place et, socialement, le gantier va rendre un grand service, pour l'époque, à un territoire plutôt tourné vers l'élevage. Il embauche en masse et l'effectif grimpera jusqu'à 500 salariés. Il innove aussi.
Tous ses employés ne sont pas affectés à l'usine. Il ouvre des succursales dans d'autres communes (Aurillac, Mauriac, Champagnac, Maurs et jusqu'à Argentat) et mise sur le travail à domicile.
Un gant révolutionnaire, extensible, fabriqué en nylon élasthanne
Des petites mains travaillent pour la ganterie, chez elles, tout en élevant leurs enfants et en assurant les tâches domestiques quotidiennes. Paul Chanut constate que le manque de logements freine le recrutement. En 1926, il achète (à prix fort) un pré en bordure de la Maronne, le divise en lots qu'il revend, initiative qui donne naissance à de jolies maisons, coquettes et claires. Saint-Martin-Valmeroux a retrouvé vie et son labeur industriel n'est pas sans susciter des jalousies. Qu'importeæ
Pourtant, tout n'est pas rose et la mode du gant de luxe a amorcé un déclin inexorable. Paul Chanut fait alors une rencontre qui va bouleverser l'avenir de son entreprise. Au cours de l'un de ses nombreux voyages, il croise le chemin de Larry Stanton, Américain qui fait, lui aussi, commerce de gants. Les deux hommes s'associent et fondent la société Aris. Ils développent ensemble un gant révolutionnaire, extensible, fabriqué en nylon élasthanne avec des lanières de cuir. Il le nomment Isotoner, combinaison des termes isométrie et toning (tonifiant en anglais). Le succès du produit est immédiat.
Le résultats ne trompe pas
L'usine saint-martinoise alimente les foyers jusqu'aux environs de 1965. Elle perd peu à peu sa force et une vague de licenciements s'en suit. En 1973, elle est quasi-moribonde. 1974 sonne l'ère de la renaissance quand Aris est racheté par le groupe américain Sara Lee. La nouvelle enseigne, Aris Isotoner transforme la vocation du site saint-martinois qui devient centre de distribution. Plus rien ne sera fabriqué sur place mais l'imagination porte le groupe qui lance, en 1994, la première gamme de ses célèbres chaussons. L'usine du bord de la Maronne ne suffit plus. Un atelier relais est ouvert en 1996, construit par la mairie et loué à Aris Isotoner. Un an plus tard, le groupe se rapproche de la société Totes, premier producteur mondial de parapluies, à qui l'on doit l'invention du parapluie pliant. Trois autres ateliers sont bâtis, représentant une surface de 12.000 mâ.
A ce jour, les produits sont essentiellement fabriqués dans le sud-est asiatique mais transitent tous par Saint-Martin où sont effectués le contrôle qualité, l'emballage et la customisation des pièces, à raison de 6 millions de pièces par an (pour les chaussons). D'autres gammes se sont rajoutées. En marge des gants et des pantoufles, Isotoner produit des parapluies, des lunettes de soleil, des tongs et autres ballerines de ville.
Le résultat, en chiffre, ne trompe pas : 15 employés à la fin de 1993 et 8 millions d'euros de chiffre d'affaires ; 165 salariés en 2013 et 68 millions de chiffre réalisé. Saint-Martin-Valmeroux a retrouvé, sans aucun doute, son prestige d'antan.
Sources. Thierry Pacaud, directeur du site de Saint-Martin-Valmeroux ; Un joli village d'Auvergne, Saint-Martin-Valmeroux de Louis Jalenques. Saint-Martin-Valmeroux et ses environs, un peu d'histoire de Jean Dagradi.
Yveline David
Au commencement, la Maison Jean-Pierre Chanut...
En 1860, un jeune Auvergnat de vingt ans Monsieur Jean-Marie Chanut, immigre à New York afin d’y chercher fortune. Après s’être essayé à différents métiers, il entre dans une maison de commerce de gants de peau. Quelques années plus tard, en 1880, il fonde à New York sa propre maison de commerce de gants : la Maison Jean-Marie Chanut et crée une fabrique à Paris.
En 1894, Monsieur Chanut fait construire dans son Auvergne natale, à Saint-Martin- Valmeroux, une imposante usine de 3 étages, et ferme la fabrique de Paris.
Dans la ganterie sont fabriqués des gants de peau principalement de chevreau et d’agneau à destination de New-York et de Paris.
En 1918, son fils aîné, Paul Chanut s’installe à Saint-Martin-Valmeroux pour y reprendre l’affaire qui entre résolument dans une phase d’expansion. Au cours d’un de ses voyages aux Etats-Unis, Paul Chanut rencontre Larry Stanton, un Américain commerçant en gants et décide de s’associer à lui. Ensemble ils fondent la société ARIS. Ils développent le premier gant extensible fait de nylon/élasthanne avec des lanières en cuir. Ils l’appellent ISOTONER (combinaison des termes isometric et toning) afin de refléter les qualités stretch et de massage de ce gant. Fort d’un énorme succès, ce gant extensible participera à la renommée de l’entreprise.
En 1974, racheté par le groupe américain SARA LEE, ARIS change de nom et devient ARIS ISOTONER. Le site de Saint-Martin-Valmeroux est fondamentalement transformé. La fabrication est délocalisée et Saint Martin Valmeroux devient un centre de distribution destiné à couvrir l’ensemble des livraisons en France et ensuite en Europe..
En 1994, ISOTONER lance la première marque de chaussons en France. Apparaît alors sur le marché l’indémodable et désormais célèbre ballerine grand nœud. ISOTONER est aujourd’hui la seule marque de chaussons réellement reconnue avec 74% de notoriété..
Et enfin TOTES ISOTONER....
En 1997, ISOTONER se rapproche de la société Totes, premier producteur mondial de parapluies et inventeur en 1970 du premier parapluie pliant, pour former la société Totes>>Isotoner. Le siège mondial est à Cincinnati, OHIO. Le nouveau groupe fort d’une expérience commune dans le domaine du développement de produits innovants poursuit sa croissance rapide..
En 2014, ISOTONER est le leader incontesté sur le marché français du gant, du chausson et du parapluie avec des produits largement distribués en Europe et aux Etats-Unis. D’une marque monoproduit et monocanal, Isotoner est devenue en quelques années une marque incontournable qui possède jusqu’à 20% de parts de marché sur certaines de ses gammes. Le centre de distribution d’ISOTONER pour l’Europe (hors Royaume Uni) se situe toujours là où un jeune Auvergnat l’avait créé, il y a plus d’un siècle, à Saint-Martin-Valmeroux. Il emploie plus de 200 personnes..
A l’international, ISOTONER accroît sa présence de manière active avec désormais des bureaux de représentation en Espagne, en Allemagne, au Bénélux et en Russie.
L’objectif d’ISOTONER est d’anticiper les besoins et les envies des consommateurs en créant de nouvelles gammes de produits qui répondent à ses critères de confort, technicité, style et excellent rapport qualité/prix. Depuis toujours ISOTONER met tout son sérieux et son savoir-faire afin de développer des produits toujours plus innovants. Des premiers gants en tissu extensible aux gants compatibles pour écrans tactiles, des chaussons ergonomiques X-TRA CONFORT et lavables en machine aux parapluies X-TRA SOLIDE, ISOTONER est à l’origine de nombreuses innovations dans les gammes de produits qu’elle commercialise. Un soin toujours plus grand est apporté à la fabrication de tous les produits des collections qui se renouvellent constamment..
Dans les études les plus récentes, la marque ISOTONER arrive en tête des marques d’accessoires les plus reconnues.
La ganterie de Saint-Martin-Valmeroux a été créée en 1894 par Jean-Marie Chanut
Article de La montagne
La première usine de ganterie est toujours debout et occupée, quelque cent vingt ans aprèssa construction. - David Yveline
Cent vingt ans après son édification, l’usine posée sur les bords de la Maronne est toujours debout. Elle est devenue le centre de distribution de la marque Isotoner.
C'est un long parcours industriel qu'a vécu la commune de Saint-Martin-Valmeroux, grâce à un jeune homme dégourdi, volontaire et bien décidé à réussir dans la vie : Jean-Marie Chanut.
Qui connaît bien la montagne cantalienne et ses atouts en terme d'élevage ne peut qu'être surpris de découvrir, au creux de la vallée de la Maronne, une usine et d'immenses ateliers installés à Saint-Martin-Valmeroux. Et quand on apprend que la première usine a été édifiée à la fin du XIX e siècle, on ne peut que s'interroger sur les conditions de son installation. Reprenons donc la chronologie.
Nous sommes en 1860. Un jeune Saint-Martinois, Jean-Marie Chanut, décide, comme tant d'autres, d'émigrer pour faire fortune. Il ne choisit pourtant pas Paris mais les États-Unis et part s'installer à New York. Les débuts sont difficiles tant la vie, là-bas, est différente de celle qu'il a connue sur les bords de la Maronne.
L'usine ouvre en 1894,
sur trois étages
Il s'accroche cependant et entre dans une maison qui fait commerce de gants en peau. À force de labeur, d'intelligence et de pugnacité, il en devient directeur.
Entraîné par l'ambition, il fonde en 1880 sa propre entreprise à l'enseigne « Maison Jean-Marie Chanut », installée sur la célèbre 5 e Avenue. Il n'est pas sans reconnaître le talent français pour la mode et ouvre, à Paris, une unité de fabrication de gants, réalisés en peau de chevreau ou d'agneau.
En 1893, une crise sociale secoue le monde de la ganterie française et les principaux fabricants délocalisent leurs usines, pour bénéficier d'une main-d''uvre moins coûteuse.
C'est, sans doute, un déclic pour Jean-Marie Chanut qui n'a pas oublié son village natal, sa rivière poissonneuse, sa famille et ses amis. Il se rend sur place et repère aussitôt le vieux moulin, cédé par legs à la commune par Marie-Anne Salvage.
Le site est idéal et la force motrice de la Maronne peut facilement être utilisée pour faire tourner une usine. Celle-ci ouvre en 1894, sur trois étages, à partir de plans réalisés par le Frère Théodore Buchon. Saint-Martin-Valmeroux vient d'entrer dans une ère nouvelle, celle de l'industrie et de l'embauche sur place.
Le gantier mi-auvergnat, mi-américain ne verra pas longtemps fructifier son labeur. En 1898, alors qu'il effectue un énième voyage entre la France et les États-Unis, le paquebot sur lequel il a embarqué, « La Bourgogne », fait naufrage, emportant le gantier auvergnat au fond de l'océan. Il laisse une épouse alsacienne et quatre enfants, installés à New York.
La veuve est, elle aussi, pétrie de courage. Elle élève ses petits et, tout en remplaçant Jean-Marie à la tête de ses affaires américaines, inculque à sa progéniture les valeurs du travail et de la réussite. Poussé par sa mère, Paul, l'aîné, pose les pieds en terre cantalienne pour s'occuper de l'usine créée par son père.
Comme lui, il est opiniâtre, observateur et travailleur acharné. Paul étudie l'affaire, les ressources possibles en personnel et en matière première puis décide que l'on peut fabriquer plus.
L'usine de Saint-Martin devient une unité de production capable de fournir, en quantité et en qualité, des gants que l'on verra sur les mains des plus grands, des hommes d'État aux cours royales.
Opiniâtre, observateur et travailleur acharné
La Maison Chanut est désormais la référence en matière de mode, de l'Europe aux États-Unis, où les femmes s'arrachent ces produits chics d'une élégance inégalée. Une inconnue, pourtant, guette : la fin d'une élégance vestimentaire devenue désuète et l'obligation, pour les gantiers, de se reconvertir.
Sources. « Un joli village d'Auvergne, Saint-Martin-Valmeroux » de Louis Jalenques. « Saint-Martin-Valmeroux et ses environs, un peu d'histoire » de Jean Dagradi.
Yveline David