Histoire de Chanonat
En l’an 52 av JC, des petits groupes de soldats des légions de Jules Cesar remontent en ordre dispersé le lit de l’Auzon. L’oppidum de Gergovie, imprenable avec ses fantastiques arvenes, est derrières eux l’errance d’un camp à l’autre entre Orcet et la Roche Blanche, à quelques pas de la petite cité de CANONIS ACUM (chanonat). Quelques mois plus tard, Vercingétorix, le chef des invincibles guerriers,capitule à Alésia, la Gaule devient romaine. Les Arvernes sont traités par Cesar en peuple libre : ils vont ainsi construire sur le plus prestigieux des sommets d’Auvergne, le Puy de Dôme, un temple magnifique dédié au dieu Mercure.
Carte postale 1906 : représentant le prieuré
Les siècles passent austremoine évangelise l’Auvergne.
Cannonagus (chanonat) va prendre un nouvel essor grâce à l’arrivée des moines soldat : les templiers qui construisent la cité. En 1100, les hospitaliers de saint jean s’installent en Auvergne avec le but de protéger les pèlerins de terre sainte.
Le grand prieuré d’Auvergne, datant de 1230, s’étend sur les Cévennes, le Massif Central,les Alpes, le Jura, soit 56 commanderies. Le 2 mai 1311, le pape Clément attribue tous les biens et privilèges des templiers aux frères hospitaliers. Mais le 5 mai 1313, le roi philippe le Bel, jugeant les pouvoirs des templiers trop importants, ordonne aux baillis royaux de se saisir de leurs biens et de les confier au grand prieuré d’Auvergne, Odon de Montaigu.
C’est ainsi que les chevaliers de saint jean de Jérusalem héritèrent de la commanderie de Chanonat.
Chanonat, après avoir appartenu au comté d’Auvergne, relève du Dauphiné d’Auvergne au milieu du 12 e siècle, et en 1423, la cité entre dans la maison de la tour d’Auvergne, elle y restera jusqu’en 1789.
En plus des templiers, Chanonat comprendra sept fiefs riches d’histoire : Cordes, Viallevelours, Condat, Chagourdat, Varvasse, la Condamine et la Batisse. Après la révolution, c’est le morcellement des propriétés, des différents ordres religieux.
Chanonat connaît un développement économique qui façonnera ses paysages et son architecture.
Prieuré dessin de M Roland Cognet
Au début du 18ème siècle, les coteaux de limagne et notamment ceux de Chanonat produisent un vin de qualité « courante » destiné aux auvergnats et au marché parisien atteint grâce à l’ouverture du canal de briard. Au 19é siècle le vin se vend bien ( 40 000 ha en 1880 de vignobles Auvergnat). Il marque profondement l’aspect du pays, paysage en terrasse (les pailhas), l’architecture des villages, maisons à perron, cuvages et caves et participe à la prospérité du village.
La 1ère et 2ème guerre mondiale sonnent le glas de cette culture. En parallèle une autre culture se développe,celle des pommiers. dans la vallée de l’Auzon.
Au 18ème siècle de magnifiques vergers de pommiers, variété Canada grise ou blanche, ont été plantés. La grande époque de cette production se situe entre 1920 et 1950. C’est la proximité de l’eau et l’ingénieux réseau d’irrigation qui ont permis le développement de cette activité économique encore présente de nos jours.
Texte de M Jacques Tourret et de Jean Blanchon