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Les établissements A. Baudin ont été fondés en 1901
à LURCY-LEVY (Allier)
par Mr A. Baudin qui en a été le créateur et propriétaire jusqu'au 31 decembre 1924
Le bois ou le verre sont deux activités qui à priori n'ont pas grand chose en commun. Pourtant, c'est de la fabrique de sabots fondée par Antonin BAUDIN à Lurcy-Lévis en 1904 que tout est parti. En 1920, le fondateur entreprend la fabrication de ses propres machines à creuser ou à poncer le bois puis, au début des années 60, sous la houlette de sa fille, il adapte les ponceuses à bande qui etaient utilisées pour la finition des sabots au polissage du verre.
Antonin BAUDIN fait à l'époque figure de précurseur. Dés 1926 il acquiert une camionnette atelier permettant d'effectuer les réparations comme les démonstrations, circulant dans la France entière. Il publie également un petit journal "L'Echo des Sabotiers" aujourd'hui recherché par les collectionneurs. Sa conception du marketing direct reste étonnament moderne.
Grâce à cette diversification, l'entreprise connaît un bel essor. Le petit-fils d'Antonin, Alain Voulton, entré dans la société en 1976 après avoir terminé ses études d'ingénieur, puis entamé un début de carrière comme pilote de chasse dans l'armée de l'air, développe quant à lui des machines rectilignes qui permettent d'usiner le bord des plaques de verre. Les machines Baudin seront même les premières au monde, au début des années 80, à réaliser des chanfreins jusqu'à un angle de 60°.
Avance technologique
Cette avance technologique ne suffira malheureusement pas à protéger l'entreprise lurcyquoise de la concurrence italienne, favorisée par un système économique complaisant ainsi que par une forte dévaluation de la lire. Elle aurait disparu en 1994 avec ses 35 salariés si elle n'avait été reprise (avec 19 salariés) par le numéro un mondial du perçage de verre, Janbac, 25 salariés, basé dans les Yvelines.
Mais l'ancien site a retrouvé une vocation artisanale du bois et fabrique des meubles artisanaux en chêne de l'Allier
Bull. Soc. Amis Vx Chinon
VI, 10, 1966
Un métier qui disparaît :
Le sabotier de campagne
Au début du siècle, le métier de sabotier se présentait comme un
métier d'avenir. Il était fréquent de trouver deux sabotiers dans un pays
de 500 à 700 habitants. A cette époque, et jusqu'en 1925, les sabots se
faisaient entièrement à la main, le bois employé dans notre région étant
le noyer.
Le sabotier se rendait dans le champ où se trouvait le noyer, il pro-
cédait à son arrachage avec la « bicorne », et ensuite l'ébranchage avec
la « cognée » (hache) et le « godendart ». Le tronc, ou bille, d'une cir-
conférence supérieure à 1 m. 50, était vendu aux usines pour la fabri-
cation de mobilier ou celle des crosses de fusils. Le branchage démonté
était conduit à l'atelier du sabotier ; là commençait la fabrication.
Pour faire un sabot de bois, il est nécessaire que le billon de bois
ait, au minimum, 1 m. 20 de circonférence et 0 m. 40 de longueur, car
cette mesure permet de fendre en quatre le billon et d'obtenir ainsi
deux paires de sabots.
Avec le quart du billon, l'artisan s'installait à son « billot » (fait
le plus souvent avec une « culée » de noyer montée sur trois pattes de
bois) et, avec une hache de sabotier, il taillait grossièrement la forme
du sabot. Celle-ci obtenue, la finition extérieure se faisait, toujours au
billot, avec le « paroir » (sorte de lame longue de 0 m. 80 ayant un
manche à l'extrémité).
Il ne restait plus qu'à creuser l'intérieur du sabot. Ce travail se
passait à la « coche » (ou presse à sabot). Là, avec l'aide de « ter-
rière » et de « cuillère », le sabotier creusait l'emplacement pour mettre
le pied.
Cette fabrication, entièrement manuelle, s'est nettemest améliorée
vers 1920, par l'apparition des scies à ruban et des moteurs à essence,
de sorte que le travail de la hache se trouvait supprimé.
Vers 1925 ou 1926, l'invention des machines_ à sabots vint rendre
le travail encore plus facile. Ces engins, montés sur bâti en bois, prove-
naient des usines Baudin, à Lurcy-Lévy (Allier) ou Aubry, à Courbevoie.
On trouvait deux sortes de machines : la « bûcheuse » et la « creu-
seuse ».
La bûcheuse, que l'on pourrait encore appeler « machine à reçro-
duire », se composait de trois coquilles fixées sur un tribras, lui-même
relié à un arbre de transmission. En dessous des coquilles, se trouvaient
des poinçons sur lesquels on adaptait deux quartiers de bois dégrossis
à la scie à ruban et destinés à devenir deux sabots. Encore plus bas, il y
avait un autre poinçon qui recevait le modèle (façonné à la main). Ce
modèle, un sabot du pied droit, tournait à droite, pendant le fonction-
nement de la machine ; par contre, les deux quartiers au-dessus tour-
naient l'un à droite, l'autre à gauche. La machine mettait 5 minutes pour
faire une paire de sabots, c'est-à-dire pour reproduire exactement la
forme du modèle sur les deux morceaux de bois qu'on lui avait confiés,
et cela sans aucune aide manuelle.
Cette ébauche de sabots passait ensuite à la creuseuse. Celle-ci com-
prenait un support mobile sur lequel se fixait, au centre, un modèle du
pied droit creusé à la main. De chaque côté de ce modèle, on mettait
les sabots sortant de la bûcheuse, à droite le pied droit, à gauche le pied
gauche. Un deuxième support mobile inférieur comprenait trois tiges,
deux ayant des cuillères à leur extrémité et celle du centre un rouleau
mobile. Le tout étant actionné par un levier, le sabotier pouvait creuser,
sans peine, une paire de sabots en 5 minutes. La finition des sabots se
faisait à la main, mais ce travail n'était pas fatigant.
Jusqu'à 1939, la vente se faisait normalement et tout allait bien pour
le métier de sabotier. Pendant la guerre, la fabrication fut même en pro-
gression, puisque la semelle de bois était en vogue, faute de mieux, et
les sabots faisaient le bonheur de beaucoup de travailleurs, surtout pour
l'hiver.
En 1944, au moment de la Libération, il fallut refaire les sabots à
la main, faute d'électricité et de carburant. Cette époque, également,
marqua le déclin de cette corporation, la botte en caoutchouc venant
anéantir les sabots de bois.
De 1947 à 1953, le ralentissement des demandes se faisait sentir un
peu plus chaque année et, de nos jours, il n'y a plus d'artisans sabotiers
dans notre région. Avec eux, les bruyants mais joyeux sabots de bois ont
disparu de nos bonnes campagnes auvergnates.
Robert LUMEAU.