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Par Papou Poustache
Il y a 75 ans, Jean Lestantol * le facteur de Jumeaux effectuait, chaque jour, une tournée de 34 km .
Son itinéraire est détaillé sur un plan qui correspond à la tournée définie par la poste.
Le facteur sans lettres comme le disait un article de 1947 qui passait à Saint Jean
"Ce n’est qu'un personnage qui, dans le pays, emprunte ce chemin sans se soucier des superstitions populaires, c’est le facteur de Jumeaux. Il a trente-quatre kilomètres de tournée à assurer et doit desservir, en même temps que les quatorze hameaux de la commune, la boite aux lettres de Saint-Jean-Saint-Gervais."
C’était une autre époque au temps où les plans géoroutes planifiant des obligations de rapidité, de rentabilité et d’efficacité économiques ne pourrissaient pas le travail de nos dévoués facteurs.
C’était au temps où cette fonction permettait encore de laisser une bonne part aux contacts humains et à la propagation verbale de ces mille et une nouvelles qui font le charme de la vie dans nos campagnes.
C’était au temps où le facteur rentrant de sa tournée ne devait pas tenter de vendre les produits financiers imposés par la politique de l’entreprise. D’ailleurs, la poste n’était pas une entreprise mais un vrai service public.
C'était le temps ou il s'appelait Poste Télégraphe Téléphone les PTT.
Lors des fortes chaleurs, quelque peu débraillé et coiffé d’un képi qu’il portait de travers, il suait à grosses gouttes, au long des routes et sentiers pentus des hameaux. Heureusement il pouvait s'arrêter à l'abreuvoir de La Vialle celui-ci fut construit en 1900 pour 150 frs par le département ou au bord du ruisseau le Cé .
En hiver, protégé par une cape pèlerine, tenue portée jusqu'à la fin des années 50, il avait parfois bien de la peine pour se faufiler entre les amas de neige rejetés par les paysans ou par les villageois des hameaux qui avaient dégagé un passage entre leur demeure et le chemin, surtout cette année 1956,ce fameux mois de février, très rude avec ce vent du nord qui faisait d'énormes congères. Heureusement au pied de la cote de Saint Jean jusqu'en 1961 il pouvait compter sur l'instituteur pour l'accueillir, puis il lui fallait arpenter la cote jusqu'au presbytère pour aller voir la seule habitante du hameau, Mlle Clarisse.
Sur le chemin terreux du retour, souvent il pensait à ce facteur plusieurs fois cités dans les journaux officiels, d'abord 1899, Boyer Michel, facteur local à Jumeaux (Puy-de-Dôme) pour ces 30 ans de services administratifs et puis 1906 pour ses 36 ans, et ses 5 ans de services militaires, qui avait fait comme lui les 34 Km de tournée à pied.
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Le facteur de Jumeaux est représenté sur La photo de Jean Gabriel Séruzier dans le livre l'Auvergne au temps d'Henri Pourrat.
*Nom d'emprunt car je n'ai pas pu avoir son nom
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