Extrait de l’Etude sur les Forts Villageois du Puy-de-Dôme, commanditée par la DRAC Auvergne et élaborée par Christine Charbonnel, architecte-archéologue. 2010-2011
Historique du Village
La première occupation du site s’est développée sur le site du Chastel, dont la valeur militaire a été reconnue et utilisée dès la protohistoire et jusqu’au moyen âge. La première mention, qui apparaît à la fin du 13ème siècle (Saint-Flour le Chastel -1293), fait référence à l’église primitive devenue, dans le courant du siècle, le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Chantoin.
En 1225, les comtes Dauphins, qui la tiennent en fief du capétien, cèdent la seigneurie à René de Champeix qui en prend le nom. Elle reste dans les biens de ses successeurs qui entreprennent la construction d’un nouveau château sur un site d’éperon au confluent de la Couze et de son ruisseau affluent, le Lard : en 1269, Jambert de Saint-Floret et ses deux frères rendent hommage à Robert II pour « le château, le village et tout ce qu’ils possédaient dans la paroisse et au Chastel »*. Une chapelle (mentionnée en 1292) est également édifiée à proximité.
Au 13è siècle, suite à des alliances, la seigneurie se retrouve aux mains du seigneur du Crest puis, à partir de la deuxième moitié du 14ème siècle devient propriété de la famille de Jehan.
Un nouveau château, plus résidentiel, est construit au 14ème siècle en contre-bas de la première enceinte ; il donne naissance au village qui se développe à ses pieds et de part et d’autre d’un pont construit sur la rivière.
En 1606 la seigneurie consiste « en un château-fort assis sur un rocher, non entouré de fossés et (le seigneur y a droit) de guet et de garde en temps d’éminent péril avec droit de capitainerie et de haute, moyenne et basse justice. Une telle organisation donne à penser que la défense du groupe seigneurial et du village était restée entièrement entre les mains du seigneur.
En 1676 la terre de Saint-Floret, entre dans les possessions de la puissante famille d’Allègre, propriétaire des seigneuries voisines de Meilhaud et Tourzel.
Elle en sort en 1751 au profit de Louis-Emmanuel, marquis de Tourzel, dont l’héritier, Charles-Louis-Yves sera le dernier seigneur de Saint-Floret en 1790.
Au 18ème siècle, elle est déclarée être « un fort mauvais terrain » mais les visites pastorales de 1751 et 1782 révèlent la présence d’environ 500 communiants et celle d’une école pour filles.
A la fin du siècle, une école de garçons est venue la compléter et,
en 1796-1797, la commune est la seule du canton à posséder deux écoles, d’environ 20 élèves chacune.
Petite commune rurale, Saint-Floret traverse le temps sans évênement majeur jusqu’en 1944 : En représailles contre l’attaque d’une colonne militaire, les Allemands bombardent le village le 30 juin 1944. Une grande partie du bourg ancien, et notamment du fort, est détruite et ne sera plus occupée.