Le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi (Parti socialiste, PS), a annoncé lundi 26 septembre que la municipalité auvergnate avait fait le choix de démolir sa « muraille de Chine », nom d’une longue barre d’immeubles en béton.
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Bâtie en 1961 dans le quartier Saint-Jacques, cette cité HLM aux couleurs crème et marron, installée sur un belvédère qui domine la ville, est une verrue pour certains, un édifice du patrimoine architectural local pour les autres.
Long de 320 mètres, le bâtiment de 8 étages, comprenant 354 appartements et repérable à des kilomètres, offrait jusqu’à présent aux habitants les loyers moins chers de l’agglomération. Mais la vétusté de la barre offrant des logements trop petits, mal isolés et peu aux normes, a eu raison de l’édifice, inscrit au nouveau Plan national de rénovation urbaine (PNRU).
89 % des logements sociaux
« Le quartier Saint-Jacques est devenu une sorte de château fort qui marque une rupture avec le reste de Clermont-Ferrand, et dont la “muraille de Chine” serait sa forteresse et le viaduc [tout proche], le pont-levis », a justifié M. Bianchi, lors d’une réunion publique avec les habitants du quartier.
Selon l’édile, une « réhabilitation classique » n’aurait pas suffi à régler et à améliorer « les problèmes de conception et le confort » de ces habitations. De même, il a écarté la solution d’une restructuration lourde, arguant que « la structure porteuse du bâtiment ne la supporterait pas ».
Dernière hypothèse, retenue par la municipalité, la « déconstruction » de cet ensemble, qui permettra de « rééquilibrer la mixité sociale du quartier », concentrant 89 % des logements sociaux de Clermont-Ferrand et de « repenser l’urbanisme » en raccordant le quartier au centre-ville, ce qui le rendrait plus attractif.
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Projet urbain encore inconnu
« La rénovation ne permet pas d’offrir des conditions d’habitation dignes aux habitants », a affirmé M. Bianchi, devant le brouhaha provoqué par certains occupants récalcitrants à quitter les lieux.
La proposition de démolition doit être adoptée par l’office public HLM Logidôme puis par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), le 8 décembre. Le processus de relogement des 900 habitants de la « muraille de Chine » et de l’« allée des Dômes », autre immeuble situé à proximité, débutera en 2017-2018.
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Prévue aux alentours de 2021-2022, la démolition devrait laisser place à de nouveaux logements ainsi qu’à une coulée verte, a précisé le maire, précisant que « le projet urbain n’[était] pas encore connu » à cette heure.