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Le marché aux cheveux

En France et en Italie, la récolte des cheveux sur les têtes des paysannes, principalement en ce qui concerne la Bretagne, l'Auvergne et les Pyrénées

Les paysannes, mais également quelques citadines, ne voulaient pas manquer ce rendez-vous. L'occasion de mettre en valeur sa chevelure, après avoir enlevé le bonnet qui la cachait. Flottant maintenant sur les épaules, la toison ferait bientôt l'affaire du marchand de cheveux qui revendrait sa précieuse marchandise à Paris. Mais avant cela, les cheveux devaient être lavés et dégraissés, pour former des queues, des bandeaux

 

Il s'avère que les démarcheurs"margoulins" qui venaient dans nos marchés Auvergnats plus particulièrement à Gannat et Manzat venaient de Limoges

Pour le marché de Limoges, la revue Limoges illustré mentionnait, dans sa livraison du 1 er juillet 1903, un prix moyen de 85 francs pour un kilo de cheveux, tout en précisant que les cheveux blancs, de plus en plus rares, avaient atteint des prix beaucoup plus élevés.

Le travail des cheveux occupe deux catégories de fabricants : les apprêteurs et ceux qui font les postiches, perruques, toupets, frisons, devants, bandeaux, boucles, nattes, crêpons; mèches et chignons.

 

Le « margoulin  excite la convoitise de sa clientèle en déballant de village en village des cotonnades aux couleurs vives, des tabliers, des fichus, des rubans, toute une pacotille. Il fait toutes sortes de discours, de promesses, et lorsque le marché est conclu, il abat la belle chevelure le plus ras possible, avec d'énormes ciseaux. En général, il donne un peu d'argent, une « soulte » pour compléter l'achat. Lorsque la jeune fille qui a ainsi cédé sa toison la regrette, il est trop tard pour y remédier : elle a alors la seule consolation de laisser tant bien que mal repousser ses cheveux et d'engager malicieusement des compagnes plus jeunes, les années suivantes, à se faire exploiter et enlaidir de la même façon.

En plus de ces cheveux qui constituent la première qualité, principalement ceux d'origine française, on utilise les démêlures récoltées parmi les ordures ménagères et qui, convenablement nettoyées et assainies, ne présentent aucun inconvénient, le cheveu étant, par sa nature même, une chose des plus résistantes à toute décomposition.

Les tondeurs de cheveux français cèdent leur marchandise à des courtiers qui la portent sur les foires de Limoges, de Gannat, en Auvergne, et de Horlaas, dans les Basses- Pyrénées : la foire de Limoges est la plus importante.

A voir la suite dans le lien d'ou provient  ce récit.

http://ancetres-metiers-conditions.over-blog.com/article-commerce-des-cheveux-debut-1900-81552079.html

Pour le marché de Limoges, la revue Limoges illustré mentionnait, dans sa livraison du 1 er juillet 1903, un prix moyen de 85 francs pour un kilo de cheveux, tout en précisant que les cheveux blancs, de plus en plus rares, avaient atteint des prix beaucoup plus élevés.

Le travail des cheveux occupe deux catégories de fabricants : les apprêteurs et ceux qui font les postiches, perruques, toupets, frisons, devants, bandeaux, boucles, nattes, crêpons; mèches et chignons.

Juillet 1906 Le Gil Blas périodique

 

La vérité est que nous allons manquer de cheveux. Quand je dis « nous », c'est du genre
humain que je veux parler et, en particulier, de la plus belle moitié. Il faudrait être innocent comme un héros vierge de la mythologie du Nord pour ignorer que les filles d'Eve, en ce vingtième siècle, portent trois fois plus de cheveux qu'elles n'en possèdent. D'où vient le sur- plus ? Des braves et gentilles paysannes qui consentent qu'on moissonne sur leur tête leur chevelure blonde, brune ou rousse.

Or, la campagne boude. A la foire aux cheveux de Limoges, qui s'est tenue l'autre jour, il n'y avait presque pas un cheveu disponible et les rares qui s'y trouvaient se sont vendus au poids de l'or.

Les paysannes imitent les dames de la ville. Au lieu de porter bonnet ou coiffe, elles portent chapeau maintenant, et se soucient peu de se laisser tondre, fût-ce, comme dit le fabuliste, la largeur de ma langue.

Il y avait, jadis, les cheveux allemands qui venaient renforcer le marché français. Mais, depuis deux ans, des arrêtés très sévères ont été publiés en Allemagne, et il est défendu d'acheter des cheveux sous peine de soixante jours de prison. On peut, certes, les couper, mais non les vendre. Alors, à quoi sert aux pâles Gretchen de s'en séparer si elles n'en peuvent faire argent ?

 

Extrait du journal la dépèche du 26 juin 1909

La Foire aux Cheveux

Limoges, 26 juin 1909. — La foire aux cheveux  a eu lieu cette année à Limoges n'a pas été bien brillante, les marchands étaient peu nombreux et malgré leurs offres séduisantes peu de campagnardes sont venues faire le sacrifice de leur chevelure. Ce commerce était autrefois répandu dans notre pays et aussi très prospère.

Plusieurs fois l'an, dans les villages où se tiennent les marchés 'et les foires, et principalement ces jours-là, les acheteurs de cheveux venaient s'installer soit dans un café, soit sur la place publique. Ils avaient une perruque pour enseigne et, afin d'allécher les clientes, ils disposaient bien en vue des étoffes aux vives couleurs.

Les femmes de la campagne qui portent la. coiffe ou le barbichet formaient surtout la principale clientèle de ce genre de commerce.

Certaines même vendaient leurs cheveux tous les quatre ou cinq ans et prenaient un soin extrême à les lisser pour leur donner plus de brillant. La paysanne enlevait sa coiffe, le marchand examinait la chevelure
Qu'on venait lui offrir et l'évaluait _ selon saponacé et sa longueur. En échange, il lui faisait choisir soit un corsage, une robe, un jupon, etc. La valeur de l'article était proportionnée à la beauté des cheveux.

Les discussions étaient longues avant cru ( acheteurs et vendeurs fussent d'accord. Enfin le
prix débattu et le choix de la cliente définitivement arrêté, on procédait à la coupe des
cheveux, ce qui n'était pas la moindre affaire.

Au dernier moment et prêtes à échanger leur chevelure pour une robe, quelques-unes se ravisaient et repartaient comme elles étaient venues. D'autres disputaient mèche a mèche leurs cheveux aux ciseaux, pour en garder le plus possible autour de leur coiffe, afin que cela ne se vit pas. ,

Ces foires, par la suite, devinrent plus rares, le cheveu se travaillant beaucoup moins.

Depuis quelques années pourtant, cette industrie a pris un nouvel essor, à
nombreux postiches que la mode actuelle impose aux femmes élégantes.

Les marées aux cheveux sont devenus plus fréquents, mais néanmoins peu fréquentes.
Autres temps, autres mœurs.
La coquetterie aujourd'hui a des adeptes 'dans tous les milieux et si la citadine veut
acheter des cheveux pour se parer, la paysanne elle, ne veut plus vendre les siens.

 

25 juin 1907

On cite une maison de Paris qui vient d'acquérir à Limoges 89 kilogrammes de « coupes » de différentes nuances, qu'elle a payées"
de 120 à 130 francs le kilogramme, prix moyen des chevelures de
foire nos dans contrées.

A Limoges, 800 kilogrammes de cheveux, sur 1.600 environ qui
étaient mis en vente, ont atteint le prix de 130 francs le kilogram-
mes ; ces chiffres montre l'importance des affaires qui se traitent
chaque année sur le « marché de la Saint-Jean » de Limoges, dit la
foire aux cheveux.

 

Le 4 juillet 1909

LA FOIRE AUX CHEVEUX DE LIMOGES. —

La foire aux cheveux de Limoges a été tenue récemment. Les cheveux deviennent plus rares et plus chers qu'autrefois, car les jeunes paysannes se décident plus difficilement
au sacrifice de leur chevelure. Les cheveux ordinaires se sont vendus de
90 à 120 francs le kilogramme. Les cheveux blonds et surtout les cheveux
blancs ont atteint un prix beaucoup plus élevé.

 

Le marché aux cheveux
Le marché aux cheveux
Le marché aux cheveux
Le marché aux cheveux
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Le marché aux cheveux
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