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Auvergne une région magnifique à explorer. Vous y verrez les villages d'Auvergne. Les traditions et cuisine auvergnates. L'histoire et les légendes d'Auvergne, Des photos du siècle dernier. Les blogs et site qui parlent de notre région. Les personnalités auvergnates. La littérature du terroir. Des histoires drôles. Des photos de votre jeunesse . Et enfin une impression de faire partie de ce site tant les situations et évènements vous ressemblent. Bonne visite Vous pourrez également me soumettre des articles concernant votre village ou hameaux . Me parler des histoires locales M'envoyer des photos de familles anciennes en précisant bien le lieu ou la situation Voici mon adresse émail. retrauzon43@gmail.com

Le crime du boulanger de Cunlhat

Bonjour à tous régulièrement je me permets de reprendre les histoires racontées par Raymond Caremier .

Si vous aimez les histoires locales N'hésitez pas à aller sur son site.

Le site de Raymond

Aujourd'hui le Crime du boulanger de Cunlhat

IL POIGNARDE SON CONCURRENT
∞∞∞
LE CRIME DU BOULANGER DE CUNLHAT (1858)


 

615_Cunlhat_Place_de_la_fontaine.jpg

Cunlhat : Place de la Fontaine


- « Hé bien, R..„ il paraît que vous allez avoir un concurrent ?
- Oui, mais ça m'est fort égal. Mon pain est bon, ma clientèle est sûre, que m’importe qu’un autre boulanger vienne s’installer ici. Il ferait bien mieux d’aller ailleurs. Je ne redoute pas sa venue.

Cette conversation avait lieu, dans le courant du mois d’août 1858, entre le boulanger R... et un habitant de Cunlhat.

On le voit, R... ne semblait pas redouter le moins du monde l’arrivée et l’installation à Cunlhat d’un rival.

Et, de fait, R... avait de solides pratiques et gagnait, bon an mal an, pas mal d’argent.

Il allait déchanter, et très vite.

A peine le nouveau boulanger, Jean G.., avait-il ouvert boutique que, d’un seul coup, si fidèle eût été jusqu’alors, et pour cause, sa clientèle - il était le seul mitron du pays - il vit son établissement déserté ou presque. Son concurrent se montrait aimable. Ses « miches » étaient excellentes et, chez lui, les clients affluèrent. Tout ce qui est nouveau n ’est-il pas beau ?

R..., tout d’abord, se dit que cet engouement ne durerait pas et serait feu de paille. Il n ’en prit pas trop ombrage et chercha, par tous les moyens, à ramener chez lui les infidèles. Ce fut en pure perte. La boulangerie ne désemplissait pas et bientôt il entrevit le moment où il se verrait obligé de plier bagages.

 

ACCUSĖ DE CONCURRENCE DĖLOYALE



Il en conçut un très vif dépit et ne tarda pas à accuser G... de concurrence déloyale. Bien à tort, d'ailleurs, car G... ne faisait rien d'anormal. Il se contentait d’être avenant et de faire de son mieux pour contenter ses pratiques.

R.., dépité, se demanda comment il pourrait parer à la déconfiture menaçante. Et il ne trouva rien de mieux que d’essayer de ruiner le crédit de son heureux concurrent.

Il s’en fut trouver, les uns après les autres, les marchands de grains.
- Défiez-vous, leur dit-il. G... n ’a pas le sous. Un de ces jours, il vous prendra à crédit beaucoup de marchandises, puis ne vous paiera pas.
- En attendant, lui riposta-t-on, il paie ce qu’il prend rubis sur l ’ongle. Nous avons pleine confiance en lui. Il est rond en affaires et s ’il a besoin de crédit, nous sommes tout prêts à lui livrer du grain qu’il nous paiera, nous en sommes certains, tôt ou tard.

Mais G... n ’en demandait point. Il achetait au comptant et son commerce devenait de jour en jour plus prospère, alors que celui de R.... allait en périclitant.

 

NE POUVANT SE RETENIR, IL EXHALAIT SA BILE…



Une sourde colère minait R..., qui, à tout bout de champ, exhalait sa bile.
- G..., disait-il, est un salaud. Il veut ma ruine. Mais avant qu’il n'ait réussi à me mettre sur la paille, je lui infligerai une correction dont il se souviendra.

Les propos de R... furent rapportés à G..., qui répondit simplement :
- R... ne me fait pas peur. Ce ne sont pas ses menaces qui m ’empêcheront de continuer mon commerce. Il y a, d’ailleurs, place ici pour deux boulangers, qu’il s’occupe de sa maison et me laisse tranquille.

A Cunlhat, 0n savait R... violent et vindicatif. On ne prévoyait cependant pas le drame terrible qui devait se produire le 12 novembre 1858.

Ce jour-là, en effet, vers neuf heures du soir, G... sortait du Café Rodie-Morel, quand il rencontra R.„, qui, assure-t-on, le guettait.

Et, tout de suite R... se mit à injurier grossièrement G..., qui se contenta de hausser les épaules et ne répondit pas à son concurrent dont l ’exaspération était cependant à son comble.

Le silence méprisant de G... attisa plus encore, si possible, la fureur de R..., qui rentra chez lui, s’arma d’un long couteau et se remit à la recherche de G..., qui était retourné au café .
- Sors donc ! lui cria R..„ hors de lui, mais sors donc que je te tue !

A ce moment, passait un sieur Journet :
- Tu n ’as pas honte, R..„ lui dit-il, de proférer de semblables menaces ?

Et, se doutant que R... était armé, Journet tata les poches du pantalon de l ’irascible personnage :
- Ah ! tu as un couteau, fit-il, allons, file...

Puis, courageusement, poussant R... devant lui, il l'obligea à partir...

G..., comprenant alors que la rue était libre et se croyant à l’abri de tout danger, sortit du café et prit le chemin de sa demeure. En cours de route, il rencontra trois ou quatre personnes et les mit au courant de ce qui venait de se passer.
- R... est sans doute ivre, lui dirent ceux qui avaient reçu les confidences de G... I.e plus sage est de rentrer tout de suite chez vous.

Et ils quittèrent G...

 

LE COUTEAU PLANTĖ DANS LE FLANC GAUCHE …



G.... qui se croyait réellement débarrassé de R..., fit diligence, mais au moment où il arrivait devant sa porte, il se trouva de nouveau en présence de R..., qui l'attendait.

Ce fut bref. R... bondit sur G... et lui plongea son couteau dans le flanc gauche, puis il s’enfuit.
- Au secours ! au secours, cria G…

On accourut. G... était pâle comme un mort, mais restait debout. Il eut même le courage et la force de retirer de la plaie l'arme meurtrière, de rentrer chez lui et de se coucher, pendant qu’on allait quérir un docteur.

Hélas ! la blessure était mortelle. Quatre jours après le drame, le malheureux expirait dans d’atroces souffrances.

On arrêta R..., qui ne manifesta aucune émotion.
- Je me suis vengé, répondit-il simplement. On me ruinait

Aux assises, il déclara cependant qu’il regrettait de s'être laissé entraîner presque au crime. Et le jury lui accorda le bénéfice des circonstances atténuantes.

Ce fut pour R..., les travaux forcés à perpétuité. »

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