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Dans la séquence souvenirs où je reviens régulièrement dans mon blog, je vais vous parler du service militaire obligatoire, même Auvergnat on n'en était pas exempté................, qui depuis maintenant 25 ans est supprimé.
Je sais que je vais me faire critiquer par mes propos sur ce sujet car j'ai admis le principe et ne me suis pas révolté et ni soustrait à cette obligation.
Je suis de la classe 1971/12.
J’avais devancé l’appel de 2 ans pour "être tranquille" j'avais 18 ans et j’ai été dépanneur de chars AMX 30 au 503 RCC à Mourmelon, dans la Marne.
Dans cet article je vais vous évoquer cette période d'autant que j'ai eu la chance de garder plusieurs photos dans diverses situations.
Je ne regrette absolument pas de l’avoir fait: cela formait les jeunes au respect, à la discipline, à l’entraide, à l’écoute, à la vie en communauté et surtout à la camaraderie. Par moment, c’était dur, mais jamais insupportable. J’ai appris à me dépasser, à ne pas me décourager et surtout à me sentir heureux du travail accompli.
Je me souviens de ma fierté d’avoir fait un camp en pleine champagne pour la préservation de l'environnement et de l'accueil qui nous avait été réservé.
On est pas affecté au hasard il faut savoir qu"auparavant nous avons fait une période à Lyon dite les trois jours qui en fait ne dure que deux pendant laquelle on passe visite médicale: les tests psychologiques et d'aptitude. On peut également demander l'endroit où on désire être affecté, j'avais demandé le train à Montluçon et .....................c'est dans les chars, dans l'Est que j'ai été appelé.
Dans les 12 mois que j'ai passé dans la Marne les souvenirs me ramènent aux deux mois de classes en plein hiver où on apprenait à marcher au pas, à crapahuter des heures,à tirer ,à placer des mines sous les chars et à faire les corvées . Au bout de ces deux mois nous avions la Fourragère.
(La fourragère se présente sous sa forme originelle comme une tresse de coton Jaune de 6 mm se terminant par un nœud à 4 tours et un ferret. À l'autre extrémité, un carré de drap d'uniforme bleu horizon permet de recevoir le bouton afin de la retenir.)
Sorte de diplôme de fin de stage.
Ma première permission de 72 heures était à Noël en tenue militaire obligatoire.
Puis ce fut la piqure TABDT
TABDT signifie : Typhoïde A et B, diphtérie, tétanos.
Nous étions réunis par sections dans un local de l’infirmerie et assis sur des bancs alignés. Nous étions torse nu et côte à côte.
Passaient dans notre dos des infirmiers, qui étaient surtout des appelés du contingent aux compétences médicales non définies pour désinfecter la zone d’injection.
Un second sans délicatesse, il plantait une aiguille dans une zone entre l’épaule et le cou. Il faisait cela à la chaîne, d’un geste machinal. Jamais il ne s’inquiétait de savoir si sa piqûre était douloureuse ou pas.
Par la suite, nous étions mis à la diète et invités, durant les quarante huit heures suivantes, à beaucoup bouger le bras afin de faire circuler le produit vaccinal.
Personne ne s’est inquiété de savoir s’il y avait des effets secondaires. Il était admis que cette vaccination était douloureuse, point à la ligne.
Je me souviens j'avais pas envi de manger tellement j'étais mal
Dans les mois qui ont suivi j'ai passé mes permis je vous rappelle que je n'avais que 18 ans puis j'ai été formé au garage pour l'entretien, nous sommes allés plusieurs fois en manœuvre à Mailly Le Camp et Margival et le meilleur de mes souvenirs le raid écologique dans un endroit de Champagne démuni de militaire où nous avons reçu un accueil chaleureux.
Durant mes 12 mois j'ai fait 22 gardes cela consistait à aller garder pendant 2 heures d'affilées toutes les 4 heures(Soute à Munitions, porte d'entrée,dépôt de carburant) quand on revenait de garde on prenait un lit disponible pour 4 heures laissé par ceux qui étaient venus nous relever.
Dans la caserne où j'étais il y avait 6 escadrons, chaque escadron avait ce qu'on appelle la semaine à savoir qu'il était mobilisé en plus des gardes pour tous les travaux courants d'entretien et d'aide dans divers services bien sûr aucune permission était délivrée durant cette semaine.
Le week-end ou l'escadron était de semaine si nous n'étions pas de garde c'était la bière qui coulait à flot qu'on achetait par carton au foyer. Plus tard on arrivait à s'approvisionner à la cantine on buvait la Meuse en grosse bouteille.
Quand les colis arrivaient dans la chambrée ou quand on revenait de permission c'était le déballage et on partageait ce qu'on ramenait de nos régions respectives je n'ai jamais tant bu de Champagne peut être est-ce pour cela qu'aujourd'hui je ne sais plus l'apprécier.
Dans la chambre il y avait un dénommé l'Espinasse de la région d'Annonay il nous ramenait la pleine valise de fromages de chèvres séchés on les mangeaient comme des bonbons.
Petite anecdote quand nous déjeunions le matin quelques fois il n'y avait pas de pain et c'était des gâteaux ressemblant au Rogeron qui nous étaient servis, avec étonnement les anciens n'en prenaient pas alors on prenait double ration, mais voila la ressemblance avec un gâteau ne résidait que dans la forme car pour le reste impossible de lui faire pomper le café et pour le croquer il fallait avoir les dents solides "c'était du pain de Guerre."
Puisqu'on aborde le sujet en manœuvre nous avions les boites de rations qui dataient de la guerre d'Algérie et qui se composaient comme suit si mes souvenirs ne s'embrouillent pas:
D'un paquet de troupe, une fiole d'eau de vie,d'une barre de chocolat Cémoi, d'une boite métallique comprenant du fromage Gerber,du corned-beef ,de cachets pour épurer l'eau, pain de guerre, sachets de potage, sucre, café.
Il y avait le défilé en chantant "la Madelon" tous les lundis matin sur la place d'armes on devait être tiré à quatre épingles .
Il y aurait beaucoup d'autres choses à écrire anecdotes en manœuvre au sein de notre échelon en plus du dépannage des chars et camions nous devions faire l'intendance installer les cuisines,faire des fausses pour les toilettes communes qui consistaient à creuser une tranchée à distance du campement et à mettre des planches en travers pour pouvoir positionner les pieds. Et avant de lever le camp nous devions tout recouvrir.
J'ai dit en préambule que je ne regrettais pas mais il y a un mais quand on quitte son travail pendant que d'autres pour des raisons X où Y n'ont pas fait leur Service National, au sein de l'entreprise ils évoluent et continuent à gagner un salaire; ah oui ! je ne vous ai jamais parlé de la solde celle-ci était versée tous les 15 jours, une somme de 8 francs et tous les mois une boite de cirage ou de graisse pour les rangers , 15 paquets de troupes et des timbres d'affranchissement.
Donc arrive la fin de mon service fin 1972 et c'est les prémices de la crise de 1973.
J'ai été informé que je ne serais plus repris dans l'entreprise en tant que régleur mais en tant qu'ouvrier et de nuit . Je suis allé voir l'assistance de l'armée qui m'a facilité une formation pour être préparateur en mécanique mais ayant épuisé mon argent de coté je ne pus accepter cette alternative alors je suis retourner travailler en production de nuit chez Ducellier (voir article sur cette société) et en parallèle je faisais une formation pour un Brevet Professionnel de mécanique Générale mais c'est le début du chômage de masse. On travaillait que quelques jours par semaine donc j'ai cherché un autre travail en complément chez un transporteur routier mais ça c'est une autre histoire.