Le 10 novembre 1887, Étienne Mimard et Pierre Blachon achètent la « Manufacture Française d’Armes et de Tir » de Monsieur Martinier-Collin pour 50 000 pièces-or. Deux ans auparavant, soit en 1885, est créé Le Chasseur français, un périodique sur le monde de la chasse. En 1892, s'ouvre le premier magasin de vente à Paris au 42 rue du Louvre. Peu de temps après la découverte de la bicyclette, l'entreprise lance la sienne sous le nom d'Hirondelle. De fait, l'entreprise est rebaptisée[1] Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne.
En 1893 commence la construction des bâtiments du cours Fauriel à Saint-Etienne. La même année est introduite la gamme d'articles de pêche Tarif-Album. En 1897 est créée la carabine mono-coup Buffalo, une carabine de tir et de jardin. En 1900, 80 succursales sont déjà ouvertes dans les colonies françaises[].
En 1902, une centrale électrique est construite pour l'usine. En 1904, l'entreprise propose à ses clients ses premières cartouches prêtes à l'emploi. En 1906 est créée la machine à coudre Omnia. La société possède 8 magasins en France et 367 agences à l'étranger et dans les départements d'Outre-Mer. En 1908 est lancé le fusil Simplex.
En 1911, la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne prend le nom de Manufrance et devient une société anonyme ; Etienne Mimard en est le premier directeur général. En 1913 est lancé le fusil Robust, un fusil de chasse juxtaposé, la référence pour ce type de fusil. Manufrance sort une bicyclette modéle grand tourisme, avec 6 vitesses rétro-directe et roue libre, pour un prix de 200 frcs.
En 1914, Pierre Blachon décède et lègue la majorité des actions aux Hospices civils de Saint-Etienne. Manufrance lance le pistolet Le Français et met au point le pneu démontable. À cette date, Manufrance a des magasins dans quinze des plus grosses villes françaises : Rouen, Paris, Avignon, Toulouse, Nantes, Lille, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Nancy, Troyes, Valence, Lyon, Nice...
En 1929, avec la crise et la multiplication des taxes et des impôts sur la société, les affaires sont plus difficiles.
En 1939, Le Chasseur français est tiré à 450 000 exemplaires. En 1944 le fondateur, Etienne Mimard, décède. Il avait renoncé, depuis les grèves de 1937, à léguer la moitié des actions qu'il détenait à ses employés ; il les transfère à la mairie de Saint-Étienne. Pierre Drevet devient PDG. En 1945, Manufrance s'adjoint des commerces indépendants pour ouvrir des magasins agrées Manufrance. En 1952, Jean Fontvieille succéde à Pierre Drevet.
La 2e guerre mondiale a un lourd impact sur Manufrance. En effet, Etienne Mimard ne souhaite pas collaborer avec les Allemands et, de ce fait, ne bénéficie pas du matériel que ceux-ci pourraient fournir.
En 1952, Manufrance crée la carabine Reina à répétition automatique et calibre 22 LR à 8 coups. En 1958, se crée le fusil RAPID, fusil de chasse à pompe. En 1962, est lancé le fusil Perfex, fusil de chasse semi-automatique à 3 coups et en 1968, le fusil Falcor, fusil de tir et de trap.
En 1970, Manufrance fabrique plus de 70 % des armes de chasse françaises. L'entreprise dispose de 125 000 m² d'usines à Saint-Étienne. Elle expédie chaque année 20 000 tonnes de marchandises en France et dans le monde entier. 48 magasins sont répartis dans toute la France. 1 500 000 foyers reçoivent le catalogue.[]
En 1973, à son apogée, Manufrance dispose de 64 magasins dans toute la France, 30 000 références sont présentes dans le catalogue, 30 000 machines à coudre Omnia sont livrées. Le Chasseur Français est vendu à plus de 815 000 exemplaires. Manufrance est une société industrielle et commerciale à dimension internationale produisant plus de 80 000 fusils par an, avec plus de 4000 salariés[2].
Cependant l’élargissement de la communauté (CEE) accentue la concurrence et celle-ci devient plus difficile encore à supporter avec l'ouverture au monde (lorsque sont introduites des machines à coudre japonaises sur le marché français par exemple).